Le vigile soupçonné d'avoir frappé un marginal dans la gare d'Amiens a été interpellé

Le choc des images a sans doute accéléré son interpellation. Un vigile soupçonné d'avoir frappé, lundi 2 mai, un SDF qui se trouvait à terre en gare d'Amiens (Somme), a été interpellé et placé en garde à vue, mercredi 4 mai. La scène a été filmée par une témoin contacté par francetv info et abondamment commentée sur Facebook.

D'une durée de 18 secondes, on y voit un agent de sécurité d'une société privée frapper à coups de pied un homme dans le hall de la gare, après l'avoir projeté contre un Photomaton. Elle a été vue près de 2,318 millions de fois sur Facebook mercredi après-midi. Le parquet d'Amiens a ouvert mardi une enquête pour "violences volontaires dans un lieu destiné à l'accès d'un moyen de transport collectif de voyageurs", comme le rapporte France 3 Picardie.

La scène a été filmée puis postée par un Amiénois qui passait par là, lundi aux alentours de 6h50. "Comme tous les matins, j'allais chercher mes clopes à la gare quand j'ai vu le vigile s'énerver contre ce SDF que je croise régulièrement, raconte ce témoin à francetv info. Il l'a d'abord frappé dans le Photomaton, sans doute pour être moins vu, puis deux personnes ont tenté de l'arrêter." Une tentative infructueuse puisque l'agent de sécurité rattrape le sans-domicile-fixe qui tente de s'échapper et le jette contre l'appareil. C'est ce moment qui est filmé.

Un marginal de 37 ans, pas un SDF

L'homme frappé, âgé de 37 ans, a déposé plainte, mais refuse de consulter un médecin pour faire attester les coups reçus, précise une source policière. Ce n'est pas un sans domicile fixe, mais un marginal défavorablement connu des services de police, qui l'ont interpellé à maintes reprises pour ivresse sur la voie publique. Un homme qui, selon le témoin qui a filmé la scène, a ses habitudes à la gare et qui n'était pas alcoolisé au moment des faits. "Si on le voit tituber, ce n'est pas à cause de l'alcool, mais des coups répétés", avait-il expliqué à francetv info. 

Interrogée, la direction de la SNCF en Picardie a qualifié l'attitude de l'agent de sécurité "d'intolérable et inacceptable", précisant que l'agresseur présumé a été suspendu à titre conservatoire par son employeur, un prestataire privé. "Nous avons demandé à ce qu'il ne travaille plus ici et nous avons fait un signalement à l'établissement qui gère l'agrément des agents de sécurité en France."