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Mort de Zyed et Bouna : les deux policiers sont relaxés

Le 27 octobre 2005, deux adolescents de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) sont morts électrocutés. Un drame à l'origine d'émeutes sans précédent dans les banlieues françaises.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Adel Benna, le frère de Zyed (au centre, premier plan) quitte le tribunal de Rennes (Ille-et-Vilaine), le 18 mai 2015. (DAMIEN MEYER / AFP)

Les deux policiers, Stéphanie Klein et Sébastien Gaillemin, mis en cause pour "non-assistance à personne en danger" dans la mort des adolescents Zyed et Bouna, à Clichy-sous-Bois, en 2005, ont été relaxés, lundi 18 mai, par le tribunal correctionnel de Rennes (Ille-et-Vilaine). 

>> Zyed et Bouna : suivez en direct les réactions après la relaxe des policiers

Le 27 octobre 2005, deux adolescents de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) sont morts électrocutés sur un site EDF après avoir voulu fuir un contrôle de police. Un drame à l'origine d'émeutes sans précédent dans les banlieues françaises.

Francetv info revient sur la décision de la justice.

Quels sont les arguments du tribunal ?

Pour le tribunal, les deux fonctionnaires n'avaient pas "la connaissance claire d'un péril imminent et grave" lorsque les jeunes se trouvaient dans le poste EDF. A propos de Stéphanie Klein, "une jeune fonctionnaire stagiaire" qui assurait ce jour-là le rôle de standardiste, il relève qu'elle "ne connaissait avant les faits ni la nature, ni même l'existence du site EDF de Clichy-sous-Bois".

Ce soir-là, son collègue, Sébastien Gaillemain, avait déclaré : "S'ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau". Dans son argumentaire, "le tribunal considère qu'il ne peut s'en tenir à l'analyse sémantique superficielle de la phrase pour en déduire la prise de conscience effective et véritable par le prévenu d'un péril réel, grave et imminent à cet instant". Le tribunal relève que le policier n'a pas vu les trois jeunes sur le site, malgré "des vérifications raisonnables".

Enfin, à propos des deux agents, le tribunal estime, en se basant sur l'examen de leurs personnalités, que s'ils avaient eu conscience de l'existence d'un danger, ils n'auraient "pas manqué de réagir d'une manière ou d'une autre".

Comment réagissent les familles des victimes ?

A l'annonce des relaxes, les familles de Zyed et Bouna ont vivement réagi dans la salle d'audience, dénonçant "l'impunité des policiers", selon un témoin. A la sortie de la salle, Adel Benna, le frère de Zyed, s'est dit "écœuré""Les policiers sont intouchables, ils ne sont jamais condamnés."

L'un des avocats des familles, Jean-Pierre Mignard, a lui dénoncé "une décision choquante pour les parties civiles""Après dix ans de travail, il n'y a rien dans ce jugement, pas un mot, qui ne reprenne la thèse des parties civiles que je continue d'appeler 'victimes'", a-t-il déploré. "Il y a beaucoup d'intérêt porté à la psychologie des prévenus. Mais les familles aussi, elles existent", a ajouté l'avocat. 

Les parties civiles ne peuvent pas faire appel de la relaxe des deux policiers sur un plan pénal. Néanmoins, maître Mignard a assuré qu'il allait faire appel "sur un plan civil". "Nous irons jusqu'à la Cour de cassation s'il le faut", a-t-il ajouté.

Que dit l'avocat des policiers ?

Avocat des deux fonctionnaires, Daniel Merchat estime, lui, que cette relaxe reflète "ce que la défense soutient depuis le début""Mes clients n'ont commis ni faute, ni erreur, ni délit. Ces neuf ans ont été neuf années de souffrances. Ils sont soulagés", a-t-il poursuivi. 

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