: Vidéo Justice : quand l'ADN induit en erreur
Derrière sa valeur scientifique, la technique de recherche de coupables par ADN n'est pas infaillible. Des innocents ont déjà été envoyés en prison.
La molécule est devenue cruciale dans de nombreuses affaires criminelles. L'ADN permet de confondre des coupables, de disculper des innocents, avec une valeur scientifique qui supplante parfois les aveux et témoignages. Mais il n'est pas infaillible. En février 2000, un Britannique atteint de la maladie de Parkinson a ainsi été victime de son ADN, similaire à celui d'un cambrioleur (une chance sur 37 millions). Il a failli être condamné.
"Dans le rapport qu'on rend aux enquêteurs, on va dire que le profil correspond, mais on va quand même calculer la probabilité qu'une autre personne prise au hasard ait pu laisser ce profil", explique Laurent Penne, responsable de la section biologie de l'Institut national de police scientifique, à Ecully (Rhône).
Des dizaines d'erreurs judiciaires
Des erreurs judiciaires liées à l'ADN se comptent par dizaines aux Etats-Unis. Timothy Dorham a ainsi passé quatorze ans en prison pour un viol qu'il n'a pas commis. "Il avait pourtant un alibi en béton, avec des tas de témoins qui ont confirmé qu'il était à un autre endroit le jour du crime, raconte Brandon Garett, professeur de droit à l'université de Virginie. Le jury a seulement fait confiance à l'ADN, et pas aux témoins."
De même, en Allemagne, la police a traqué pendant quinze ans un tueur en série qui n'existait pas. Un même ADN avait pourtant été retrouvé sur une quarantaine de scènes de crime. En réalité, il appartenait à une employée de l'entreprise qui fabriquait les bâtonnets de prélèvement ADN, contaminés involontairement.
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