Vidéo d'un handicapé agressé près de Grenoble : trois mineurs mis en examen
Les adolescents sont âgés de 14, 15 et 16 ans. Ils avaient été interpellés après avoir posté, dimanche, sur Facebook, une vidéo où ils frappaient un jeune handicapé.
Les trois mineurs qui ont été interpellés après avoir filmé l'agression d'un handicapé près de Grenoble ont été mis en examen, a annoncé le parquet, mercredi 5 février. Les deux adolescents de 14 et 15 ans ont été mis en examen pour "violences sur personne vulnérable en réunion" et pour "enregistrement et diffusion d'images de violence". Le troisième, âgé de 16 ans, a été mis en examen pour complicité. Un autre adolescent de 12 ans avait été interpellé mais n'avait pas été placé en garde à vue.
Dans la vidéo postée sur Facebook, dimanche 2 février, les adolescents se filment, rient et parlent de "vengeance". Les faits se sont déroulés dans le parc de La Poya, à Fontaine, près de Grenoble, en Isère. Sur la vidéo, on voit au moins deux jeunes hommes mettre à terre un troisième, hagard, avant de le pousser dans un plan d'eau. Relayées sur les réseaux sociaux, les images ont choqué des internautes qui ont lancé une pétition, ainsi qu'un signalement sur la plateforme dédiée du ministère de l'Intérieur. Selon Le Dauphiné, la victime est "un jeune majeur pris en charge par une structure d’accueil pour handicapés". Il ne souffre que d'un hématome à la joue et s'est vu prescrire trois jours d'interruption temporaire de travail (ITT).
Des ados inconnus des services de police
Interpellés lundi et mardi, les trois adolescents, ont été entendus mercredi matin par les éducateurs de la Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) dans le cadre d'un entretien de personnalité. Inconnus des services de police jusque-là, ils ont été présentés dans l'après-midi au juge des enfants. Conformément aux réquisitions du parquet, le mineur de 14 ans, qui a porté l'essentiel des coups, a été placé en foyer.
Le procureur de la République, Jean-Yves Coquillat, a précisé que tous trois ont été placés sous contrôle judiciaire. Cela comprend l'interdiction de se rencontrer, de sortir de chez eux entre 20 heures et 7 heures et de rencontrer leur victime. Ils ont également une obligation de scolarité.
La justice défend une réponse "éducative"
Pour ces faits, les trois adolescents encourent cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende, une peine diminuée de moitié en raison de l'excuse de minorité.
"La réponse en matière de mineurs est d'abord éducative", a souligné le procureur de la République. "J'espère que leur mise en examen va permettre qu'on engage un travail de réflexion pour leur faire comprendre la gravité des actes qu'ils ont commis", a déclaré l'avocat du mineur de 15 ans. Il a indiqué que la famille de son client était "soulagée" que la justice privilégie "l'aspect éducatif à l'aspect répressif".
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