Jacques Mariani : un rapport confidentiel de la PJ affiché dans sa cellule mène à nouveau le parrain corse devant les juges

Le parrain corse, condamné le mois dernier pour un projet d’évasion de Redoine Faid, est jugé mardi pour une affaire insolite. Il y a un an, les surveillants avaient découvert une note confidentielle de la police judiciaire dans sa cellule de la prison de Réau.
Article rédigé par franceinfo
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Le parrain corse Jacques Mariani, le 25 février 2008 (Photo d'archive). (SPITERI SOPHIE / MAXPPP)

Le document trônait, en évidence, sur le frigidaire de Jacques Mariani, dans la prison de Réau. Il y a un an, les surveillants avaient découvert une note confidentielle de 26 pages de la PJ (police judiciaire) dans la cellule du parrain corse. Mardi 21 novembre, il doit répondre devant le tribunal de Melun de recel de violation du secret professionnel dans cette affaire. Il s’agissait d’une synthèse des 25 "équipes criminelles" qui sévissent en Corse. On y retrouve des noms bien connus de la police et de la justice, avec des photos également, dont le visage de Jacques Mariani, fils de Francis, et héritier du gang de la "Brise de Mer".

Jacques Mariani est considéré comme l’un des parrains de la Corse. Âgé de 58 ans, il a passé 22 ans derrière les barreaux. Il a encore été condamné le mois dernier, reconnu coupable d'avoir cherché à aider le "roi de la belle" Redoine Faid pour un précédent projet d'évasion, en 2017, ce que les deux hommes nient. Il est d’ailleurs le seul des dix coaccusés du braqueur à faire appel de la décision de la cour d’assises.

Une photo de lui avec sa sœur dans le rapport

Mais comment Jacques Mariani s'est procuré cette synthèse ? Aux enquêteurs, il explique qu'un codétenu lui a donné cette note, dans sa précédente prison, et qu’il l’a gardée parce qu’il y apparaissait avec sa sœur. En tout cas, ce n’était pas pour se vanter auprès des autres détenus d’avoir des relations. "J’ai passé l’âge de me faire mousser", plaisante alors Jacques Mariani, en garde à vue.

Il jure qu’il pensait que le document n’était pas confidentiel, sinon il l’aurait "déchiré". Est-ce un policier soumis au secret qui lui a donné ? Son avocat, lui, observe que cette note a beaucoup circulé dans la presse, notamment, et qu’il est impossible de déterminer comment Jacques Mariani l’a obtenue.

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