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"On est sur une ineptie judiciaire" : 37 ans après un accident de la route, Michel Monsacré va peut-être obtenir gain de causes contre les assurances

Dans le procès qui l'oppose à son assureur, Michel Monsacré reproche notamment les erreurs commises par les experts qui ont travaillé sur son dossier.

Article rédigé par Benjamin Mathieu
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une salle d'audience du tribunal de Paris, le 16 avril 2018. (ALAIN JOCARD / AFP)

La cour d'appel de Paris rend une décision dans une affaire exceptionnelle par sa durée, lundi 13 mai. Il s'agit probablement de la plus longue procédure judiciaire en France. Près de 37 ans après un grave accident de la route, Michel Monsacré devrait enfin obtenir réparation auprès de son assurance.

La vie de ce dirigeant d'entreprise a basculé en 1982 à Paris quand un automobiliste l'a violemment heurté. Michel Monsacré a à l'époque 36 ans. Ce dimanche matin de 1982, il conduit dans les rues de la capitale. Il est tôt, un automobiliste lui grille la priorité. Le choc est si violent qu'il a "été éjecté par le haillon arrière", alors qu'il portait "bien [sa] ceinture de sécurité". L'impact est si violent que "la voiture a complètement explosé", raconte-t-il.

Entre souffrance physique et bataille judiciaire

Michel Monsacré est hospitalisé plusieurs mois et ressort très affaibli. Le chef d'entreprise souffre d'un grave traumatisme "avec des gros problèmes de mémoire" dont les conséquences vont le poursuivre toute sa vie. "La conséquence professionnelle a été énorme", explique celui qui a "vécu pendant 30 ans avec cette situation-là".

Cela marque également le début du parcours du combattant pour obtenir réparation. Une bataille interminable est engagée avec les experts des assurances qui laissent 37 ans après Michel Monsacré traumatisé.

Je le vis très très mal, parce que c'est une vie qui a été complètement détruite.

Michel Monsacré

à franceinfo

Pour son avocat, maitre Méhan Mouhou, la procédure est remplie d'erreurs : "Vous avez des experts qui ont mal évalué, il a fallu des contre-expertises encore des nouvelles expertises. On s'aperçoit que dix ans après, des experts avaient oublié de noter des lésions à la suite de son traumatisme crânien." Pour Méhan Mouhou, "on n'est même plus sur un dysfonctionnement, on est sur une ineptie judiciaire qui n'a pas de nom". Trente-sept années plus tard, l'indemnisation que devrait obtenir Michel Monsacré, lundi, aura un goût amer.

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