Maurice : condamnée à 20 ans de prison pour trafic de drogue, une Française a finalement été libérée

La Cour suprême de Maurice a cassé, mercredi 25 novembre, la condamnation à vingt ans de prison pour trafic de drogue d'Aurore Gros-Coissy, prononcée en janvier et ordonné sa libération. Cette Française de 27 ans a quitté sa prison pour femme quelques heures après la décision de justice. "Je suis très émue, a-t-elle déclaré. Je remercie tous ceux qui m'ont soutenue."

En août 2011, elle avait été arrêtée à l'aéroport de Port-Louis, la capitale de Maurice, avec 1 680 comprimés de Subutex. Ce produit est un substitut à l'héroïne vendu sur ordonnance en France, mais strictement interdit à Maurice, où il est le stupéfiant le plus consommé. 

"L'appréciation du juge [du premier procès] est si gravement faussée que ses conclusions doivent être écartées", ont estimé à l'unanimité les trois magistrats de la Cour suprême, dans une déclaration lue à l'audience. "Sa condamnation est injuste", ont-il estimé en l'absence de l'accusée.

"Je m'y attendais", réagit la mère de l'accusée

La Française, originaire du village de Saint-Romain-de-Popey (Rhône) a toujours clamé son innocence, affirmant que les comprimés avaient été placés là par son ex-petit ami mauricien. La mère de ce dernier, Giantee Ramchurn, co-accusée de la Française et condamnée à la même peine, n'avait pas fait appel. "Cela a été un moment traumatisant pour Aurore, je ne souhaite à personne de vivre cela", a déclaré Gavin Glover, l'avocat de la Française.

"Je m'y attendais, j'avais confiance en la justice mauricienne", a pour sa part réagi Séline Gros-Coissy, la mère d'Aurore, présente à l'audience. La famille de l'accusée avait dénoncé une "mascarade de procès" lors de sa condamnation. La jeune femme doit encore accomplir diverses démarches administratives, notamment récupérer son passeport auprès de la police, pour compléter le processus de libération.

Outre Aurore Gros-Coissy, au moins trois autres Français sont actuellement incarcérés à Maurice, condamnés à des peines allant de quinze à dix-huit ans de prison pour leur implication dans des trafics de Subutex.