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Le troisième procès AZF est "superfétatoire" selon l’avocate des victimes

Un troisième procès s'ouvre, mardi, devant la cour d'appel de Paris, pour statuer sur l'affaire AZF. L'usine de Toulouse avait explosé en septembre 2001, faisant 31 morts. Mais l'avocate des victimes craint que ce nouveau n'apporte rien de plus.

Article rédigé par franceinfo
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Vestiges de l'entrée de l'usine AZF, en 2010. (REMY GABALDA / AFP)

Quinze ans après l’explosion de l’usine AZF à Toulouse, un troisième procès s’ouvre mardi 24 janvier devant la cour d’appel de Paris. L'ancien directeur de l’établissement, Serge Biechlin, se retrouvera devant les juges, ainsi que la société Grande Paroisse, filiale de Total, en tant que personne morale.

Mais l'avocate des victimes, Stella Bisseuil, n'en voit pas l'intérêt. "Pour nous, ce nouveau procès est superfétatoire puisque nous estimons que l’affaire était jugée et bien jugée par la cour d’appel de Toulouse. Fin de l’histoire. Du moins on l’espérait mais le groupe Total a fait appel", explique-t-elle. Elle craint que ce procès "ne nous apprenne pas grand-chose", mais selon elle, "Total espère encore passer entre les mailles du filet".

La défense plaidera la relaxe pour le côté pénal

Total a reconnu sa responsabilité civile dans l'affaire AZF et versé deux milliards d’euros aux victimes. En revanche, les avocats de la défense plaideront la relaxe quant à la responsabilité pénale.

Ils remettent en cause la thèse d’une explosion due à un mélange de produits incompatibles dans le hangar 221. "Personne ne peut démontrer ce qu’il s’est passé dans l’usine AZF ce jour-là", selon Jacques Monferrand, l’avocat de la société Grande Paroisse.

Déjà un procès-fleuve

Cette catastrophe industrielle, la plus grave en France depuis 1945, avait fait 31 morts et 8 000 blessés. L’ancien gérant et la société avaient été condamnés pour homicide involontaire en mars 2012 par la cour d’appel de Toulouse.

Mais en janvier 2015, la Cour de cassation est revenue sur cette décision, ayant décelé un vice de procédure. L’un des magistrats avait milité au sein d’une association d’aide aux victimes en lien avec certaines parties civiles.

Ce troisième procès s'annonce long. Il y aura 53 jours d'audience, 187 témoins à entendre et 120 tomes de procédure à étudier. 

"Pour nous, le procès est superfétatoire" explique l'avocate des victimes

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