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La fille de l'ancien ministre Robert Boulin porte plainte pour relancer l'enquête sur la mort de son père

Selon la version officielle, Robert Boulin, ministre du Travail, s'est suicidé en forêt de Rambouillet en 1979. Sa famille avait déjà porté plainte pour homicide volontaire en 1983, convaincue qu'il s'agissait d'un assassinat politique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le ministre du Travail Robert Boulin sort du Palais de l'Elysée, le 26 septembre 1979, après avoir participé au Conseil des ministres. (MARCEL BINH / AFP)

La famille de l'ancien ministre ne croit pas à la version officielle, qui avait conclu à un suicide. La fille de Robert Boulin a déposé une nouvelle plainte, lundi 18 mai, espérant ainsi relancer l'enquête sur la mort de son père en 1979, annoncent France Inter et l'AFP.

La famille avait déjà porté plainte pour homicide volontaire en 1983, convaincue que le ministre du Travail avait été victime d'un assassinat politique car il disposait d'informations sur un financement politique occulte. Il avait été retrouvé mort dans 50 centimètres d'eau, dans la forêt de Rambouillet (Yvelines), rappelle France Inter. Officiellement : un suicide par noyade, après sa mise en cause dans une affaire immobilière à Ramatuelle (Var).

En juin 2010, le parquet général de la cour d'appel de Paris avait refusé de rouvrir l'enquête, semblant mettre avec cette décision un point final à ce dossier. Dans sa lettre de refus, le procureur général avait toutefois suggéré d'engager une nouvelle procédure afin de permettre une "nouvelle orientation de l'enquête" vers des faits distincts. C'est la voie qu'a choisie Fabienne Boulin-Burgeat, la fille de l'ancien ministre, avec sa plainte contre X : elle ne vise pas directement la mort de son père, mais son enlèvement et sa séquestration présumés. 

Robert Boulin enlevé et séquestré avant sa mort ?

Elle s'appuie sur un témoignage recueilli par Benoît Collombat, auteur d'une "contre-enquête" sur la mort de l'ancien ministre, Un homme à abattre (Ed. Fayard, 2007). Un témoin a raconté en 2013 au journaliste de France Inter avoir vu le véhicule du ministre conduit par un tiers. Dans une lettre citée dans la plainte, il se dit prêt à déposer devant un juge et raconte que "le lundi 29 octobre 1979, il reconnaît dans une Peugeot Robert Boulin, assis à la place du passager à l'avant, deux hommes étant avec lui dans le véhicule, l'un à la place du conducteur, l'autre à l'arrière".

Selon la plainte, le ministre "a été enlevé et séquestré préalablement à la découverte de son corps""Il n'était pas seul dans son véhicule, mais accompagné de deux inconnus dont l'un conduisait, argue l'avocate de la fille, Me Marie Dosé. Ces deux personnes ne se sont jamais manifestées auprès de la justice. Robert Boulin n'avait pas de rendez-vous prévu. Cette liberté entravée peu avant sa mort est corroborée par d'autres éléments." Selon France Inter, c'est à la doyenne des juges du Palais de justice de Versailles qu'il revient désormais décider si une réouverture de l'enquête est possible avec ces éléments.

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