Incendie dans une église à Saint-Omer : le suspect, récidiviste, a été mis en examen
L'incendie avait suscité une forte émotion. Le suspect de l'incendie qui a partiellement détruit une église à Saint-Omer (Pas-de-Calais) lundi 2 septembre, a été mis en examen et écroué mercredi 4 septembre, a annoncé le procureur de la République de Boulogne-Sur-Mer, Guirec Le Bras.
L'homme a été mis en examen pour "destruction de bien par un moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la race, l'ethnie, la nation ou la religion en récidive légale et tentative de vol avec effraction en récidive". Une qualification criminelle qui fait encourir quinze ans de réclusion et trente en cas de récidive, souligne le procureur.
Interpellé lundi, le trentenaire a été placé en détention provisoire. Lors de sa garde à vue, il a reconnu "s'être introduit par escalade dans l'église pour la cambrioler" et a expliqué "qu'avant de quitter les lieux, il avait décidé d'y mettre le feu", détaille le procureur dans un communiqué.
Déjà condamné pour plusieurs incendies d'édifices religieux
Né en 1985, sans profession et sans domicile fixe, l'homme était tout juste sorti de prison le 27 août, a précisé le procureur. Le casier judiciaire du suspect, qui résidait dans un foyer au moment des faits, porte 26 condamnations, dont deux pour "destruction de biens par un moyen dangereux" et une pour "dégradation ou détérioration d'un lieu de culte", consécutive à l'incendie volontaire de quatre églises du Boulonnais en 2021. Ses autres condamnations portaient sur des vols, liste le parquet.
En raison de ses antécédents pénaux, "des expertises psychiatriques et psychologiques devront avoir lieu (...) afin de comprendre ses motivations exactes, (...) au regard de leur récidive notamment vis-à-vis de lieux de culte", souligne Guirec Le Bras. Lors de son procès pour l'incendie des quatre églises du Pas-de-Calais en janvier 2022, l'homme avait expliqué avoir agi "à cause de [son] passé" : abandonné par ses parents et confié à une famille d'accueil, il avait raconté avoir été "violé" par son père adoptif "de 5 ans à 6 ans et demi".
Selon le psychiatre qui l'avait alors examiné, le prévenu présentait une "réelle souffrance psychique" et "cherchait à être en prison car il s'y sent plus en sécurité qu'à l'extérieur". "A chaque fois que j'écoute la télé et tout ça, les curés sont des pointeurs [pédophiles]. Voilà pourquoi je m'en prends aux églises", avait-il déclaré. Selon le procureur, le mis en cause n'a pas reproduit de déclarations de cette nature après son interpellation pour l'église de Saint-Omer.
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