Cold cases : Monique Olivier doit être bientôt auditionnée dans le cadre de l'affaire Cécile Vallin, disparue en 1997

Des procès-verbaux, évoqués au procès de Monique Olivier, en décembre dernier, relancent l'hypothèse de l'implication de Michel Fourniret dans la disparition de Cécile Vallin.
Article rédigé par David Di Giacomo - Delphine Lefeuvre
Radio France
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Cécile Vallin en 1997 avant sa disparition. (MAXPPP)

L'ex-femme de Michel Fourniret, Monique Olivier, doit prochainement être auditionnée dans le cadre de l'affaire Cécile Vallin, la juge d'instruction ayant accédé à la demande de Me Caty Richard, l'avocate du père de l'adolescente de 17 ans disparue en 1997, a appris franceinfo, vendredi 16 janvier, auprès de l'avocate, confirmant une information du Parisien.

Cécile Vallin a été vue pour la dernière fois en fin d'après-midi, le 8 juin 1997, le long d'une route départementale à la sortie de Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), en direction de Chambéry. Elle n'a plus donné signe de vie depuis.

"J'avais compris que Fourniret avait trouvé une jeune fille"

Des procès-verbaux, qui ne figuraient pas dans le dossier Cécile Vallin et qui ont été évoqués au procès de Monique Olivier, relancent l'hypothèse de la piste Michel Fourniret dans cette affaire. Il s'agit de procès-verbaux établis par la gendarmerie de Gedinne, en Belgique, en date du 11 juin 1997, de l'audition de Monique Olivier par les officiers de Police Judiciaire belges en date du 15 septembre 2004 et de l’audition de Monique Olivier par les officiers de Police Judiciaire belges en date du 13 juillet 2005, que franceinfo a pu consulter.

En 2005, Monique Olivier racontait ainsi en détail des faits survenus "entre janvier et août 1997", "à la fin de l'année scolaire." "J'avais dû dormir avec mon fils Sélim dans la voiture, parce que mon mari était 'avec une jeunette'", rapporte-t-elle. "Ce soir-là, j’étais à la maison à Sart-Custinne avec Sélim", décrivait ainsi Monique Olivier aux enquêteurs belges. "Fourniret m’avait téléphoné, d’une cabine publique je pense. Il m’avait dit qu’il allait rentrer et qu’il ne fallait pas que Sélim soit présent. J’avais compris que Fourniret ne reviendrait pas seul, qu’il avait trouvé une jeune fille."

Ce soir-là, elle croise une jeune fille dans leur maison : "Il est rentré avec une jeune fille dans la maison, toujours en passant par l'arrière, par l'atelier. La jeune fille marchait près de lui, sans s'agiter, sans crier ni parler ; Fourniret la tenait par le bras, mais sans la forcer à avancer : elle avançait d'elle-même, de manière docile, sans vouloir fuir, sans résistance aucune. Son attitude ne me semblait pas naturelle, elle était comme endormie, sans réaction", raconte-t-elle.

Monique Olivier décrit la jeune fille comme ayant un âge apparent de 16 à 18 ans, des cheveux de couleur clair, pas plus grande que Fourniret, de race blanche. Cécile était quant à elle âgée de 17 ans, de race blanche, elle avait les cheveux châtains et mesurait 1m65 au moment de sa disparition. Michel Fourniret mesurait entre 1m67 et 1m68 selon les sources.

Une dispute entre Monique Olivier et Michel Fourniret

Au procès de Monique Olivier, à l'issue duquel elle fut condamnée à la perpétuité le 19 décembre 2023 pour sa complicité dans les enlèvements de Marie-Angèle Domèce, Joanna Parrish et Estelle Mouzin, son avocat a versé une autre pièce : une déclaration d'abandon du domicile conjugal effectuée par Michel Fourniret auprès de la gendarmerie belge, le 11 juin 1997. Il déclare que le 10 juin au matin, sa femme est partie emmener leur fils à l'école mais n'est pas revenue à la maison. "Mon épouse étant assez fantasque, elle aurait pu partir sur un coup de tête", déclare-t-il. Entendue elle aussi, Monique Olivier dira : "En date d'hier 10 juin 1997 au matin, faisant suite à une petite discussion de la veille, entre mon époux et moi-même, je me sentais un peu déprimée et j'ai eu envie de partir de la maison".

Il appartient désormais à la justice de déterminer si cette dispute entre Monique Olivier et Michel Fourniret, qui l'a conduite à dormir dans sa voiture avec son fils, a eu lieu le même soir que celui où Monique Olivier déclare avoir vu une jeune fille à leur domicile, au côté de son ex-époux.

L'affaire Cécile Vallin avait été transmise au pôle judiciaire national de Nanterre dédié aux cold cases en 2022 et n'est toujours pas élucidée à ce jour. Plus de 25 ans après les faits, une information judiciaire est toujours ouverte dans ce dossier des chefs "d'arrestation, enlèvement, séquestration ou détention arbitraire".

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