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Affaire Péchier : l'anesthésiste de Besançon reste en liberté, le pourvoi du parquet général rejeté

Cet anesthésiste de Besançon est soupçonné de 24 cas d'empoisonnement sur des patients.

Article rédigé par franceinfo
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Le docteur Frédéric Péchier, à sa sortie du tribunal de Besançon (Doubs), le 29 mars 2017. (SEBASTIEN BOZON / AFP)

Le maintien en liberté du docteur Frédéric Péchier, l'anesthésiste de Besançon (Doubs) soupçonné de 24 empoisonnements, était examiné mercredi 18 septembre par la chambre criminelle de la Cour de cassation. Le parquet général avait formé un pourvoi contre son maintien en liberté. Ce pourvoi a été rejeté ce mercredi, a appris franceinfo auprès d'un des avocats de l'anesthésiste.

La cour d'appel de Besançon avait ordonné le maintien en liberté sous contrôle judiciaire de l'anesthésiste, et ce à quatre reprises, la dernière fois le 12 juin 2019. C'est contre cette décision que le parquet général avait formé le pourvoi.

Rejet "évident" pour les uns, "incompréhensible" pour les autres

"Les familles [des victimes présumées] ne vont pas comprendre le rejet de la Cour de cassation", a expliqué à France 3 Bourgogne Franche-Comté Me Frédéric Berna, un des avocats des parties civiles, qui s'interroge sur d'éventuelles relations de collusion entre les défenseurs du médecin et un haut magistrat. C'est cette interrogation sur l'indépendance et l'impartialité de la justice qui a poussé les familles a déclenché le pourvoi du parquet, selon France 3.

"Quand j'entends les avocats des parties civiles qui parlent de collusion, je pense que c'est de la diffamation", a répondu Me Randall Schwerdorffer, un des avocats de l’anesthésiste, qui assure qu’il n’y a "jamais eu de discussions privées ou de déjeuner à Lyon sur le dossier Péchier, entre le président de la chambre de l'instruction [qui n’est plus en fonction] et ses avocats".

Selon Me Randall Schwerdorffer, cela paraissait donc "évident que la Cour de cassation rejette le pourvoi". "Il n'est plus possible d'attaquer cette décision, on va enfin pouvoir travailler sur le fond du dossier", s’est réjoui l'avocat du docteur Péchier, interrogé par France 3.

Mais selon Me Frédéric Berna qui espère un renvoi du médecin devant la cour d'assises mi-2021, "les avocats du docteur multiplient les actes de procédures pour retarder le débat sur le fond. On va avoir encore des recours dans tous les sens".

Soupçonné de neuf empoisonnements mortels

Le docteur Frédéric Péchier, âgé de 47 ans, est accusé de 24 cas d'empoisonnement, dont neuf mortels, sur des patients âgés de 4 à 80 ans. Il a été mis en examen le 16 mai pour 17 nouveaux cas, qui s'ajoutent aux 7 premiers. L'anesthésiste est soupçonné d'avoir pollué, entre 2008 et 2017, des poches de perfusion pour provoquer des arrêts cardiaques, démontrer ses talents de réanimateur et discréditer ses collègues de la clinique avec lesquels il était en conflit.

Le contrôle judiciaire du docteur lui interdit d'exercer sa profession depuis sa première mise en examen en 2017. Il a été renforcé lors de sa seconde mise en examen en mai 2019, avec l'interdiction de se rendre à Besançon ou dans la commune voisine où il résidait.

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