Jérôme Kerviel ? "Un menteur" selon son ancien responsable
C'est le premier face-à-face de ce procès. D'un côté, Jérôme Kerviel. De l'autre, son ancien responsable Jean-Pierre Mustier. Deux versions de la même histoire.
Le prévenu a bien admis avoir dépassé les limites financières fixées aux traders pour leurs opérations - 125 millions d'euros par jour. Des limites purement théoriques, à en croire Jérôme Kerviel : "70% du temps, ces limites étaient dépassées" affirme-t-il. Au vu et au su de la hiérarchie, qui fermait les yeux sur ses pratiques extrêmement lucratives.
Faux, a répondu à la barre Jean-Pierre Mustier, l'ancien directeur de la banque de financement et d'investissement de la banque. "La hiérarchie c'est moi, la hiérarchie ne savait pas" que Jérôme Kerviel avait engagé des dizaines de milliards sur les marchés financiers. "On ne prend pas de telles positions pour qui que ce soit.
50 milliards d'euros, c'est quelque chose d'inouï, d'énorme,
d'inhumain. On ne peut pas laisser dire que le management savait".
"Vous m'avez menti. Vous m'avez menti tout le temps" s'emporte le témoin, si véhément qu'il reçoit deux avertissements de la part du président du tribunal. "C'est pas Robin des bois, Jérôme Kerviel" continue-t-il, visiblement ému. "Jérôme Kerviel, c'est le trader qui a perdu le plus d'argent au monde. Il mourra en étant le trader qui a perdu le plus d'argent".
Cette question des "limites et dépassements" sera aussi au programme de l'audience de ce jeudi.
Céline Asselot avec agences
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