Incertitudes autour du drame du rallye régional des Maures
"On essaie de comprendre" , explique la procureure de Draguignan : "Est-ce une défaillance mécanique, une défaillance du pilote, ou du copilote ?" Danielle Drouy-Ayral prévient que "c'est un dossier de fond et de longue haleine qui nous attend, avec énormément d'investigations" .
Le pilote, un quadragénaire expérimenté, a été placé en garde à vue hier soir, et transféré chez les gendarmes de la compagnie de Gassin-Saint-Tropez dans l'après-midi avec son copilote. Pour le moment, l'enquête se concentre sur le recueil de témoignages et la collecte des photos/vidéos des spectateurs présents au moment du drame. Le substitut du procureur indique que "tout va être disséqué et analysé, rien ne sera laissé au hasard" .
Trois blessés entre la vie et la mort
Parmi les certitudes, les circonstances du drame : vers 16 h 30 samedi, la Golf orange numéro 63 quitte le tracé de la course et fauche les personnes présentes le long de la route. Au lieu de tourner à droite, le véhicule — neuf et piloté par un bînome expérimenté — va tout droit. La sortie de route fait deux victimes, un spectateur de 20 ans et un commissaire de course de 50 ans.
Dix-neuf spectateurs ont été blessés, dont cinq grièvement. Le pronostic vital reste engagé pour trois d'entre eux, opérés et placés en réanimation. Quinze autres blessés, dont un enfant de 9 ans, restent hospitalisés, la plupart victimes de fractures ouvertes des membres inférieurs. Le copilote, blessé au thorax, a pu sortir de l'hôpital.
Interrogé par France Info, le pilote François Delecour (vice-champion du monde de rallye en 1993) qui réside non loin des lieux de l'accident — il connait cette route par cœur — estime que l'erreur de pilotage est quasiment impossible à cet endroit précis.
Réflexion autour de la sécurisation
La ministre de la Jeunesse et des Sports promet dimanche un "travail de fond" sur la sécurité des épreuves automobiles après le drame de Plan-de-la-Tour. Valérie Fourneyron assure qu'il n'est pas question de prendre "des mesures brutales, intempestives, dans l'émotion" , alors que les causes du drame ne sont pas encore connues.
Valérie Fourneyron souligne que des mesures de sécurisation du public avaient déjà été prises après plusieurs drames en 2007 et qu'elle rencontrera les acteurs concernés pour voir si elles sont "totalement adaptées" . Elle précise qu'elle veut temporiser : "C'est avec méthode, un calendrier, que nous le ferons ensemble."
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