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Infographie Malveillance, accidents, mégots... Quelles sont les causes des incendies ?

Près de 40% des incendies sont dus à des actes de malveillance. Les fameux mégots de cigarette mal éteints ne représentent qu'une petite partie du problème.

Article rédigé par Louis Boy
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un homme tente d'éteindre les flammes d'un feu de forêt à Bormes-les-Mimosas (Var), le 26 juillet 1017. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

Le sud-est de la France vit parmi les pires incendies de la saison estivale. Mercredi 26 juillet, un important sinistre était toujours en cours à Bormes-les-Mimosas (Var), où il a parcouru plus de 1 300 hectares. Ces derniers jours, d'autres feux ont été maîtrisés dans ce même département, mais aussi en Haute-Corse, dans les Alpes-Maritimes ou encore dans le Vaucluse. Comme chaque année, cette vague d'incendies est l'occasion de rappeler les bonnes pratiques : ne pas jeter ses mégots, surveiller son barbecue... Mais ce type d'imprudences est loin d'être la seule cause des départs de feu, comme le montre notre graphique.

Les pyromanes représentent 3,5% des incendies

Cette infographie a été réalisée grâce aux données du réseau Prométhée, une base de données alimentée par les pompiers et les forces de l'ordre, qui répertorie tous les feux de forêt dans le sud-est de la France (la Corse, la région Paca, l'ancienne région Languedoc-Roussillon, l'Ardèche et la Drôme). Du 1er janvier 2012 au 25 juillet 2017, 8 690 départs de feu ont été répertoriés, dont 5 812 dont la cause a été identifiée.

Parmi ces incendies expliqués, 39% sont d'origine intentionnelle. Une catégorie qui inclut notamment les actes de ceux considérés comme des pyromanes (3,5% du total). Une catégorie statistique assez floue, car chaque auteur ne fait par l'objet d'une expertise psychiatrique. On y classe "les personnes un peu déséquilibrées et qui n'ont pas agi pour leur propre intérêt", explique à franceinfo un expert de la Délégation à la protection de la forêt méditerranéenne (DPFM). Dans d'autres cas, le feu est lancé par un particulier dans le cadre d'un conflit (2%).

Des causes accidentelles parfois étonnantes

Mais "ce qu'il faut retenir, c'est que la cause accidentelle est fréquente, et qu'il n'y a pas tant de feux volontaires que ça", explique la DPFM. Les traditionnels mégots mal éteints représentent seulement 5% des départs de feu, avec d'autres objets incandescents comme les cendres ou les fusées de détresse. Soit une petite partie des feux involontaires, dont les causes s'avèrent très diverses.

Dans la catégorie "Accidents" (11%), on classe ainsi les chutes de lignes électriques (2,7%) ou les feux causés par les véhicules (4,1%), comme lorsque les pots d'échappement projettent des particules incandescentes, ou les trains, dont le freinage fait parfois des étincelles (0,6%).

Les travaux professionnels, qu'ils soient forestiers, agricoles ou encore de chantier, causent aussi régulièrement des départs de feu (16%). "Il suffit, par exemple, qu'une tronçonneuse ou un broyeur entre en contact avec une pierre et projette des étincelles", explique la DPFM. Les travaux domestiques (16%) – débroussaillage, feux de végétaux mal maîtrisés – présentent les mêmes risques. Enfin, 6% des incendies sont la conséquence accidentelle d'activités de loisirs, allant du barbecue au feu de camp en passant par l'utilisation d'engins pyrotechniques.

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