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Biodiversité, pollution, tourisme : trois conséquences des incendies dans le sud-est de la France

De nombreux feux de forêt ravagent des centaines d'hectares dans des sites parfois protégés. Les conséquences sont à la fois écologiques, environnementales et touristiques.

Article rédigé par franceinfo
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Des habitants assistent impuissants à l'incendie qui frappe la commune d'Artigues (Var), le 25 juillet 2017. (DOMINIQUE LERICHE / MAXPPP)

Le Sud-Est suffoque sous les incendies. Un nouveau feu de forêt s'est déclaré dans le Var, conduisant à l'évacuation de 12 000 personnes dans la nuit de mardi à mercredi 26 juillet. Et d'autres départements sont toujours sous la menace, comme les Bouches-du-Rhône et la Haute-Corse, tous deux classés en vigilance jaune par Météo France, jusqu'à jeudi matin.

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Au-delà des risques encourus par les secouristes, les habitants et par les centaines d'hectares réduites en cendres, voici d'autres conséquences plus ou moins directes de ces sinistres.

La faune et la flore gravement touchées

Les inquiétudes écologiques se portent notamment sur la région des Trois caps –Taillat, Lardier et Camarat –, près de Ramatuelle, dans le Var. Le secteur abrite notamment 100 à 150 tortues d'Hermann, une espèce en voie d'extinction. Les responsables du site vont devoir recenser les cadavres. "Il est à craindre que localement, la survie de la population de tortues terrestres d'Hermann soit hypothéquée, explique le délégué régional du Conservatoire du littoral, François Fouchier. On va retrouver des carapaces brûlées."

Une tortue d'Hermann dans la plaine des Maures (Var), le 30 mars 2015. (JEAN-CLAUDE MALAUSA / BIOSPHOTO / AFP)

La flore a également été ravagée par le feu. "Nous avions les plus belles forêts du climat méditerranéen, associant trois espèces de pins – parasol, maritime et d'Alep – et trois espèces de chênes – verts, blancs et lièges – ce qui est unique", détaille Camille Casteran dans Le Figaro. Chef de secteur pour le parc national de Port-Cros, il rappelle que la région avait été épargnée par les incendies depuis 1978. La commune de La Croix-Valmer est inscrite au parc national de Port-Cros depuis un an, tout comme Ramatuelle. Ainsi, certains pins parasols avaient 40 ou 60 ans. Ces efforts paraissent aujourd'hui compromis.

Les panaches de fumée et le risque de pollution

Lors de l'incendie qui a ravagé le Luberon, l'agence Air Paca a mesuré une hausse du taux de particules fines de l'air sur le site de Brignoles, lundi, puisque la concentration est passée de 35 µg/m3 (à 12 heures) à 98 µg/m3 (à 15 heures), "très probablement en lien avec l'incendie" tout proche. Autre exemple ? Un feu s'est déclaré à Castagniers, et mardi, Air Paca a observé une hausse du taux de particules fines sur le site de la promenade des Anglais, à Nice. "Les particules ont été transportées et ont descendu la vallée du Var pendant la nuit et le matin", expliquait alors l'agence. Les vents ont ensuite dissipé ces particules fines.

L'impact sanitaire des incendies de forêt est encore mal connu, explique Air Paca, "en raison des nombreuses substances chimiques recensées dans la composition des fumées de biomasse". Ces fumées contiennent du dioxyde de carbone (CO2), du monoxyde de carbone (CO), mais aussi des particules et oxydes d'azote, selon une étude de l'Anses parue en 2012. Les éventuelles pollutions dépendent de nombreux facteurs, comme l'humidité des arbres. "Plus ils sont mouillés, plus la combustion est mauvaise et dégage des particules dans l'air", explique Florence Péron, responsable d'Air Paca, au Parisien.

Pendant leurs interventions, les pompiers peuvent être exposés à une diminution de la fonction respiratoire, mais aucune étude n'a encore été menée sur les conséquences des incendies sur la population.

Des effets sur le tourisme difficiles à évaluer

Les incendies ont parfois frappé des lieux prisés des touristes, comme à Bormes-les-Mimosas, où 3 000 campeurs ont dû être évacués pendant la nuit de mardi à mercredi. La mairie a d'ailleurs appelé les touristes à ne pas regagner leur camping et à rester sur la plage. "C'est un cauchemar : un feu qui part à minuit avec ce vent, sachant que les bombardiers d'eau ne peuvent démarrer que le matin", déplore François Arizzi, maire de la commune.

Des plagistes observent un incendie, le 25 juillet 2017 à La-Croix-Valmer (Var). (VALERY HACHE / AFP)

S'il est difficile d'évaluer les conséquences économiques directes des feux, les communes concernées risquent de traîner longtemps le manque à gagner entraîné par ces sinistres. "C’est traumatisant, un feu, pour les touristes", explique Roland Bruno, maire de Ramatuelle, dans Le Monde. Dans de nombreux sites ravagés par le feu, des paysages lunaires ont succédé à des espaces naturels, ce qui compromet les prochaines saisons touristiques. "Les incendies répétitifs détruisent de façon quasiment irréversible le patrimoine naturel (incendies spectaculaires et répétitifs dans le Massif des Maures)", relevait la préfecture du Var en 2012, ce qui entraîne également "des pertes économiques difficilement chiffrables".

Quand il existe des évaluations, celles-ci sont encore incomplètes. "Les pertes économiques consécutives aux incendies sont souvent sous-évaluées, car seules les pertes des forêts sont prises en compte, explique une publication de l'Académie d'agriculture, et non la valeur des biens et services non-marchands qu’elles procurent." En Grèce, le coût des feux "a été estimé à 5 milliards d’euros en 2007".

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