Hormone de croissance : le parquet requiert de la prison avec sursis
"Ce n'est pas le procès de la médecine ou de la science mais de certains
acteurs essentiels d'un système de soin inédit qui a été une page noire pour la
France". Après sept semaines de débat, l'avocat général a fait part de ses réquisitions : trois ans de prison avec sursis à l'encontre du biochimiste Fernand Dray, 88 ans et de six à douze mois avec sursis à l'encontre de la pédiatre Elisabeth Mugnier, 61 ans.
Bruno Sturlese réclame leur condamnation à tous les deux pour homicide
involontaire. Le représentant du ministère public estime également que Fernand Dray, ancien directeur d'un laboratoire de l'Institut Pasteur qui
participait à l'élaboration de l'hormone de croissance, doit également être
déclaré coupable du chef de "tromperie aggravée". Il a en revanche demandé la relaxe d'Elisabeth Mugnier, l'une des chargées de la
collecte des hypophyses dans les morgues des hôpitaux, accusée de complicité de
ce délit.
Les deux prévenus, qui ont toujours contesté les négligences qui leur sont reprochées, avaient été relaxés de l'ensemble des infractions lors du premier procès, en 2008.
Au début des années 1980, 1.698 enfants ont reçu un traitement à base
d'hormones de croissance destiné à les aider à grandir. Mais certaines des hypophyses - glandes crâniennes - entrant dans la fabrication de
ce traitement étaient infectées, ce qui a entraîné la contamination de dizaines de patients par la maladie de Creutzfeldt-Jacob. 120 d'entre eux en sont morts depuis 1991.
La décision de la cour sera mise en délibéré.
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