Francesca, 85 ans, prise d'assaut par le GIPN à deux reprises
Les policiers d'élite étaient à la recherche d'un dangereux malfaiteur.
A la Résidence Consolat, à Marseille, Francesca, 85 ans, est encore sous le choc. Jeudi 10 novembre, pour la deuxième fois en deux semaines, le GIPN et la police judiciaire ont forcé la porte de son appartement, à la recherche d'un dangereux malfaiteur, rapporte samedi La Provence.
La première intervention remonte au 25 octobre. A 6 heures du matin, le sommeil de Francesca est subitement interrompu par une déflagration, celle de l'explosif utilisé pour faire sauter la porte de son appartement, où elle vit seule. "Des hommes cagoulés se sont précipités dans ma chambre. L'un d'eux m'a poussée sur le lit...", raconte-t-elle au quotidien marseillais. Selon La Provence, "le salon conserve les traces de l'effraction : porte fracassée, cadres brisés, tapisserie déchirée par les projectiles de flash ball". La faute à la police judiciaire de Toulon, qui recherchait ce matin-là "un dangereux malfaiteur, accusé d'avoir tiré à la kalachnikov sur les forces de l'ordre". L'un des responsables de l'opération reconnaît "une erreur de porte" : le criminel habitait l'appartement d'à côté.
"Quand je suis arrivée chez ma mère, elle était en pleurs, terrorisée, dans un appartement saccagé. Et allez expliquer ça aux voisins, à l'assurance...", raconte la fille de Francesca. "Le plus difficile, bien sûr, a été de rassurer ma mère, de lui expliquer que c'était une erreur, que ça n'arriverait plus jamais."
La famille "scandalisée par le mépris" des services de police
Mais jeudi 10 novembre, rebelote. En début d'après-midi, c'est à l'aide d'un bélier que les forces de l'ordre défoncent la porte de l'appartement. "Cette fois, la police pense que le malfaiteur s'échappe par le balcon (...)", explique La Provence. Manque de chance, "c'est par le balcon de la voisine... de droite que l'homme a pris la fuite" !
"Quand Chantal arrive sur place, sa mère est tétanisée", poursuit le journal. "Ils l'ont encore laissée toute seule dans un appartement sans porte, sans même laisser un numéro où les joindre. Comment aurait-elle fait si je n'avais pas été là ?"
"Scandalisée par le mépris manifesté par les services de police", la famille de Francesca envisage de déposer plainte. Samedi après-midi, deux commissaires ont rendu visite à la vieille dame pour présenter leurs excuses. Et lui ont promis que la porte sera réparée dès lundi, "aux frais de la préfecture de Marseille, bien évidemment".
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