Feu d'artifice mortel à Cholet : le maire Gilles Bourdouleix et l'artificier seront jugés en février pour homicides involontaires et blessures
Au terme d'une enquête préliminaire de plus de deux ans, le procureur d'Angers (Maine-et-Loire) annonce dans un communiqué avoir saisi le tribunal correctionnel d'Angers où seront jugés du 24 au 28 février notamment le maire de Cholet, Gilles Bourdouleix, et l'artificier qui a tiré un feu d'artifice mortel le 14 juillet 2022. Ce soir-là deux personnes de la même famille ont perdu la vie, une femme de 25 ans et son petit frère de 7 ans. Plusieurs autres personnes de cette même famille avaient été blessées, leurs parents et le compagnon de la jeune femme.
Le président de l'association "Cholet Evénement" qui a organisé le feu d'artifice et la société HTP, employeur de l'artificier, sont également renvoyés en procès. Tous seront jugés pour "homicides involontaires et blessures", indique Éric Bouillard, le procureur d'Angers.
Le maire Gilles Bourdouleix devra répondre devant la justice "en sa qualité de maire" car, selon le procureur, il lui est reproché "d'avoir manqué à ses obligations en délégant à une association l'organisation du feu d'artifice", en l'occurrence l'association Cholet Evènement. Selon le procureur, le maire de Cholet a ainsi négligé "d'examiner avec les organisateurs, les questions de sécurité relevant des pouvoirs de police dont il disposait en sa qualité de maire et en n'imposant pas la mise en place de barrières de sécurité ou tout autre moyen destiné à assurer le respect de la zone de sécurité à l'intérieur de laquelle aucun public ne devait se trouver".
"Des personnes se trouvaient dans une zone interdite au public"
"Apparemment, il y avait des personnes qui étaient à proximité du stade", avait souligné au lendemain de l'accident Gilles Bourdouleix. Des personnes chargées de la sécurité, "d'après ce qu'on m'a dit, auraient dit à ces personnes situées à cet endroit de s'éloigner" et "de ne pas rester là" même "s'il n'y avait pas de danger en tant que tel", avait-il rapporté.
L'artificier et son employeur, la société HTP, seront jugés car il leur est "reproché (...) d'avoir tiré un feu d'artifice alors que des personnes se trouvaient dans une zone interdite au public et d'avoir utilisé du matériel inadapté ou en mauvais état", écrit le procureur.
Enfin, le président de l'association Cholet Evènement sera jugé pour "n'avoir pas mis en place un dispositif visant à assurer le respect de la zone de sécurité à l'intérieur de laquelle aucun public ne devait se trouver et de ne pas avoir attiré suffisamment l'attention du maire de Cholet sur les prérogatives à mettre en œuvre et tirées de ses pouvoirs de police administrative".
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