Explosion d'un immeuble à Paris : un soutien aux rescapés qui peuvent avoir "le sentiment de sortir de la communauté humaine"
L'explosion meurtrière, samedi à Paris, a provoqué une onde de choc pour des habitants bouleversés par l'impossibilité de rentrer chez eux, parfois même dans des immeubles apparemment indemnes.
Les pompiers et les experts en construction poursuivent leur mission d’évaluation et de sécurisation du quartier, après l'explosion meurtrière samedi 12 janvier, rue de Trévise à Paris. Parallèlement, des sinistrés de ce secteur du 9e arrondissement de la capitale sont pris en charge, ne pouvant pas retourner chez eux.
Un soutien dans la durée
Marquée par l’explosion qui a frappé le quartier qu’elle habite depuis 40 ans, Linda reste sous le choc. "Ils nous ont évacués. Là, j'étais chez une amie. Mais psychologiquement, j'espère que ça va passer très vite tout ça", confie cette habitante. À la mairie du 9e arrondissement, transformée depuis samedi en centre d’accueil et d’information, les sinistrés peuvent venir chercher une assistance juridique ou psychologique. Le Samu de Paris y a installé une cellule spécialisée qui permet de gérer les heures vécues après la catastrophe. "De par ce que des personnes vivent, c'est-à-dire une confrontation avec la mort, cela peut donner le sentiment de sortir de la communauté humaine, explique Florence Deloche-Gaudez, psychologue référente. On est là pour montrer qu'elles sont réintégrées dans une communauté humaine où nous sommes présents. C'est pour ça qu'en général, on met en place une permanence sur un certain nombre de jours."
En mairie, des sacs s’accumulent. Chacun peut faire un don aux sinistrés, aux rescapés qui ont dû tout abandonner. Camille arrive avec deux caddies remplis notamment de vêtements et de chaussures. "On a apporté beaucoup de choses par solidarité et c'est normal", dit-elle.
Des immeubles endommagés, fragilisés, invivables
Une douzaine d'immeubles sont totalement inaccessibles car leurs structures ont été fragilisées. Il est interdit d’y pénétrer, même quelques instants, pour aller y chercher quelques affaires. Le reste du périmètre signalé par des barrières est ouvert au fur et à mesure, mais pour l’instant, les conditions de vie restent inconfortables dans certains immeubles, apparemment indemnes. "Il y a un périmètre large où vous avez des bâtiments qui n'ont pas de dommages structurels. Là, des personnes peuvent, sous la responsabilité de personnels de la préfecture de police, venir chercher des affaires. Elles peuvent parfois même y rester, mais sans eau, sans électricité, évidemment sans gaz, détaille Delphine Bürkli, maire du 9e arrondissement. Donc souvent, elles demandent à être hébergées temporairement. Cette situation devrait s'améliorer dans les jours à venir."
Entre 500 et 600 personnes sont venues à la mairie samedi. Quelque 150 ont été relogées dont une quarantaine en hôtel ou en centre d’accueil.
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