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Exclusif : le fichier des empreintes génétiques va être renforcé

L'affaire Bruno Cholet, le meurtrier présumé de l'étudiante suédoise Sussanna Zetterberg, a révélé les défaillances du fichier des empreintes génétiques. Ce récidiviste n'y figurait pas. Entre sous-effectif et saturation des laboratoires, les services concernés vont être renforcés.
Article rédigé par franceinfo
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Michelle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur, a demandé une enquête administrative. Question : pourquoi un récidiviste comme Bruno Cholet, déjà condamné à plusieurs reprises pour des crimes et délits sexuels, ne figurait pas dans le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG) ? Le meurtrier présumé de Sussanna Zetterberg a notamment écopé de 18 ans de prison en 1989 pour viols.

Mais avant même que cette enquête interne ne donne des résultats, le FNAEG a été renforcé pour tenter de rattraper un an de retard.

Dans le cas de Bruno Cholet, son empreinte a été prélevée en 2005 dans le cadre d'une affaire d'attaque à main armée. Selon un premier examen de l'affaire, l'empreinte, extraite par un laboratoire privé, n'a pas pu être entrée dans le FNAEG pour un problème technique de dossier incomplet.

Le dossier a donc été renvoyé par la police au laboratoire privé, mais la procédure s'est arrêtée là, sans qu'on connaisse encore l'explication.

Le FNAEG, créé par une loi en 1998, né en 2000 et développé surtout depuis une autre loi de 2003, rassemble aujourd'hui les empreintes de 177.728 condamnés, de 425.000 mis en cause et 30.000 traces inconnues prélévées sur des scènes de crimes. “L'administration et l'Etat veulent donner une image de marque, mais le fonctionnement du fichier n'est pas satisfaisant”, estime un scientifique spécialiste de ces questions, qui n'a pas souhaité être identifié.

Elisabeth Guigou, ex-garde des sceaux socialiste est l'origine de la création de ce fichier. Elle dénonce une conséquence de la politique de sécurité menée sous l'égide de Nicolas Sarkozy depuis son entrée au ministère de l'Intérieur. “ce fichier, créé au départ pour les délinquants sexuels, a été élargi par la loi de sécurité intérieure de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, à tous les délinquants”. Michelle Alliot-Marie avait reconnu que le fichier était “encombré”.

Grégoire Lecalot, avec agences

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