Dordogne : ce que l'on sait de l'évasion d’un détenu condamné pour assassinat, retrouvé et arrêté à Nice
Le détenu qui s'est évadé lundi 13 mars de la prison de Mauzac (Dordogne) a été retrouvé et arrêté à Nice mercredi matin, a appris France Bleu Périgord d'une source proche de l'enquête, confirmant une information de Nice-Matin. Philippe Dubois purge une peine de 28 ans pour assassinat et séquestration, pour des faits commis à Nice en 2002. Il avait été condamné en appel en 2008. Une enquête avait été confiée à la brigade de recherches de Bergerac et à la brigade de gendarmerie de Lalinde afin, notamment, "d'identifier les éventuelles complicités dont il a pu bénéficier" pour s'évader.
Il a été condamné pour un double assassinat
Cet homme de 54 ans purgeait, entre autres, une peine de 28 ans de réclusion criminelle pour assassinat et vol avec arme. "Il purge plusieurs peines dont celle prononcée par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône le 20 mars 2008, de 28 ans de réclusion criminelle pour des faits d’assassinats et vol avec arme", a précisé la procureure de Bergerac.
Il a été reconnu coupable de l'assassinat d'une femme de 72 ans, Francine Veran-Raspini, et de son fils de 48 ans, Marc Raspini, en 2002 sur les hauteurs de Nice. Aux assises des Alpes-Maritimes, en 2006, Philippe Dubois était dans le box des accusés avec deux complices, Laurent Gauvin et son père Patrick Gauvin. Selon les enquêteurs, les deux victimes, propriétaires d'un important patrimoine, louaient des terrains agricoles et leurs rentes leur rapportaient plus de 12 000 euros par mois. Cette somme a attisé les convoitises des trois hommes. Philippe Dubois était un ancien locataire de la famille Raspini.
Les trois hommes ont été condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité avant de faire appel. Lors du procès en appel, aux assises des Bouches-du-Rhône, en 2008, Philippe Dubois a été condamné à 28 ans de réclusion criminelle, comme Laurent Gauvin. Patrick Gauvin, lui, a été condamné à 25 ans de prison.
Son absence avait été signalée vers 12h30
Philippe Dubois avait bénéficié d'une mesure d'aménagement de peine validée par un juge d'application des peines, a appris mardi franceinfo de source proche du dossier. Ce détenu travaillait sur un chantier le jour et dormait à la prison de Mauzac la nuit. Il bénéficiait depuis février dernier d'une formation dans une ferme-école du centre de détention de Mauzac.
Ce lundi, il s'est présenté sur son lieu de travail, mais son absence a été signalée vers 12h30. Il a réussi à se soustraire à la surveillance des agents et a pris la fuite, a précisé le parquet de Bergerac, qui indique mardi que les recherches s'intensifiaient pour localiser et interpeller le quinquagénaire.
Il était incarcéré dans une prison atypique
Le centre de détention de Mauzac-et-Grand-Castang dans laquelle est incarcéré Philippe Dubois est une prison semi-ouverte qui accueille des hommes condamnés à de lourdes peines. Philippe Dubois a été transféré en septembre 2022 à Mauzac, et avant cela, il purgeait sa peine dans le Lot-et-Garonne. Sa fin de peine était fixée en mai 2026, a précisé le parquet. Le détenu effectuait des travaux horticoles dans une zone située sur l'emprise de la prison, mais en dehors de la zone sécurisée et close de la détention, a indiqué le parquet de Bergerac. Les détenus s'y rendent et y travaillent encadrés par des surveillants de l'administration pénitentiaire, a précisé le parquet.
Les enquêteurs cherchent désormais à savoir pourquoi cet homme en fin de peine s'est enfui. Selon les informations de France Bleu Azur, il était libérable dans trois ans. Lors de la dernière commission d'application des peines, il s'était vu rejeter une demande de permission de sortie par le juge d'application des peines de Bergerac, a indiqué le parquet.
Il a été retrouvé à Nice et placé en garde à vue
Objet d'un mandat de recherche pour évasion, Philippe Dubois a été arrêté mercredi à Nice, à 6h45. C'est un témoin qui a donné l'alerte après l'avoir reconnu, a appris franceinfo de source proche du dossier. Philippe Dubois a ensuite été suivi à l'aide de la vidéosurveillance, puis interpellé sans difficulté près de chez son père, a ajouté cette source. Le parquet de Nice a confirmé à France Bleu Azur que le détenu a été placé en garde à vue à Nice et les enquêteurs de la PJ cherchent désormais à savoir comment il s'est évadé, et s'il a pu bénéficier de complicité.
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