Elle glisse sur une frite et demande 50.000 euros au fast-food
Il n’y a pas que l’obésité ou l’infarctus qui guette les adeptes du hamburger-frites. Nicole Borgnon l’a appris à ses dépens et elle se souviendra toute sa vie de ce 22 décembre 2007. A 19h15, cette mère de famille de 38 ans pousse la porte du "restaurant" Quick de Reims-La Neuvillette (Marne) pour acheter des hamburgers à ses quatre enfants. Mais en entrant dans le fast-food, son talon droit reste coincé dans le paillasson et son pied gauche glisse sur une frite. Nicole chute lourdement au sol. Bilan : quatre fractures au genou.
La malheureuse victime de ce vol-plané est transportée d’urgence à l’hôpital, et opérée dès le lendemain. Six mois de plâtre, de la cheville au haut de la cuisse, et le risque de devoir marcher à l’aide d’une canne toute sa vie. Pis encore, quelques semaines plus tard, elle présente un risque d’embolie pulmonaire qui, selon les médecins, serait directement lié à son accident.
Une frite à 50.000 euros
Nicole Borgnon est bien décidée à obtenir réparation. C’est là qu’entre en scène Me Emmanuel Ludot. Cet avocat rémois, grand spécialiste des vices de forme, a notamment défendu Saddam Hussein, ou encore les victimes de la marée noire de l’Erika. Selon lui, la frite incriminée n’aurait jamais dû se trouver par terre, le sol aurait dû être nettoyé. Pour ce "manquement au devoir de sécurité", l’avocat réclame 50.000 euros de dommages-et-intérêts.
"Ma vie a basculé du jour au lendemain, elle est foutue", se désole aujourd’hui Nicole Borgnon, qui ne remarchera plus jamais normalement. "J’attendais un peu plus de moralité de la part de Quick pour faire une offre d’indemnisation qui n’est jamais venue", renchérit l’avocat.
Mais y avait-il réellement une frite par terre ? Cette question cruciale est au coeur du procès. La victime répond "oui". Le restaurant affirme que "non". C'est parole contre parole.
Le tribunal correctionnel de Reims rendra son jugement le 16 décembre. A 50.000 euros la frite, le fast-food pourrait trouver l’addition un peu salée.
Gilles Halais
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