Procès de Nordahl Lelandais : l'accusé présente "ses excuses" et affirme "avoir été le dernier maillon de la chaîne"

Article rédigé par Catherine Fournier
France Télévisions
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Les parents d'Arthur Noyer et son frère ont amené avec eux le portrait du jeune caporal, lors du premier jour du procès de Nordahl Lelandais, à Chambéry (Savoie), le 3 mai 2021.  (PHILIPPE DESMAZES / AFP)

Le premier procès de l'ancien maître-chien âgé de 38 ans s'est ouvert lundi matin, à Chambéry, pour le meurtre du jeune caporal Arthur Noyer.  

Ce qu'il faut savoir

Il maintient sa version des faits. Au premier jour de son procès devant la cour d'assises de la Savoie, lundi 3 mai, Nordahl Lelandais a déclaré avoir "donné la mort à Arthur Noyer mais sans vouloir la lui donner". L'ancien maître-chien de 38 ans, également poursuivi dans l'affaire du meurtre de la petite Maëlys de Araujo en août 2017, est jugé pour avoir donné la mort, en avril de la même année, à Arthur Noyer. L'accusé a de nouveau reconnu les faits durant l'audience, tout en minimisant sa responsabilité, expliquant qu'il était "le dernier maillon de la chaîne". Ce direct est désormais terminé. 

 L'avocat de Nordahl Lelandais insiste sur la présomption d'innocence. Alain Jakubowicz, qui représente l'accusé, a transmis ses observations à la cour. Et a pointé la "surmédiatisation" de l'affaire. "Vous avez l’obligation, par le serment, de faire abstraction de tout ça, appuyer sur une sorte de touche reset", a-t-il déclaré aux jurés. Bernard Boulloud, avocat des parents d'Arthur Noyer, a ensuite lancé à l'accusé : "Il avait le droit de vivre et vous l'avez tué." 

Des débats prévus pour durer jusqu'au 12 mai. Le procès se déroulera sur huit journées, jusqu'au 12 mai. La cour a prévu d'entendre au moins 24 témoins cités par l'accusation, auxquels s'ajouteront les témoins cités par les parties civiles. Treize experts se présenteront également à la barre. L'accusé encourt trente ans de réclusion criminelle.

Plus de 100 journalistes accrédités. Cpremier procès de Nordahl Lelandais – en attendant celui de l'affaire Maëlys, probablement en 2022 devant la cour d'assises de l'Isère – est très attendu du fait des mystères persistant sur les faits et sur sa personnalité. Plus de 100 journalistes sont accrédités, une gageure pour le petit palais de justice de Chambéry, en pleine crise sanitaire. Un important dispositif policier est prévu.

Des zones d'ombre à éclaircir. Si Nordahl Lelandais a reconnu avoir tué Arthur Noyer après l'avoir pris en stop à Chambéry dans la nuit du 11 au 12 avril 2017, il maintient qu'il s'agit d'un homicide involontaire, lors d'une bagarre. L'autopsie n'a pas permis de déterminer les causes exactes de la mort, le corps ayant été retrouvé trop longtemps après les faits. L'accusé en dira-t-il davantage à l'audience ? Sa défense n'a pas souhaité s'exprimer avant le procès. 

Le spectre de Maëlys sur le procès. Les deux affaires ne sont pas jugées en même temps mais elles sont intimement liées. C'est l'enquête sur la disparition de Maëlys, 9 ans, lors d'un mariage à Pont-de-Beauvoisin, le 27 août 2017, qui a permis d'orienter les gendarmes en charge du meurtre du caporal Noyer vers Nordahl Lelandais. Certains acteurs des deux dossiers auraient souhaité un seul et même procès. Mais les familles tiennent à ce que chacune "ait un procès qui lui soit spécifiquement dédié."