Affaire Jubillar : le parquet général demande un supplément d'information, après une conversation entre un détenu et sa mère

Un échange téléphonique sur l'affaire, qui concerne un détenu de la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées), suscite des interrogations.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Cedric Jubillar lors d'une battue après la disparition de sa femme, Delphine Jubillar, le 23 décembre 2020 à Milhars (Tarn). (FRED SCHEIBER / AFP)

Le procureur général de Toulouse, Franck Rastoul, a affirmé vendredi 12 janvier avoir demandé un supplément d'information dans le dossier de la disparition de Delphine Jubillar, confirmant une information du quotidien La Dépêche du Midi. Alors que Cédric Jubillar a été renvoyé devant les assises pour le meurtre de sa femme, un échange téléphonique sur l'affaire suscite des interrogations, a appris franceinfo auprès d'une source proche du dossier.

Dans cette conversation téléphonique, qui a été écoutée par l'administration pénitentiaire, entre un détenu de la prison centrale de Lannemezan (Hautes-Pyrénées) condamné pour tentative de meurtre et sa mère, l'affaire Jubillar est évoquée pendant quelques instants. Les prénoms de trois personnes, dont deux potentiellement citées dans le dossier, sont notamment mentionnés. Selon nos informations, le détenu explique : "Y'a toujours pas de preuve." La mère, sur un ton léger, lui répond : "Ah, s'ils savaient...", suivi d'un rire. Le détenu poursuit : "Voilà, Sébastien, et Mathieu, et Sofiane, ils les connaissent pas."

Pas de "carence dans l'instruction", selon le procureur général

Sans confirmer cette conversation, Franck Rastoul a précisé qu'un "supplément d'information s'impose procéduralement dès l'instant où les juges d'instruction sont dessaisis du dossier du fait de l'ordonnance de mise en accusation", renvoyant Cédric Jubillar devant la cour d'assises du Tarn. "Les vérifications qui doivent être faites ne peuvent aujourd'hui plus être faites que dans le cadre de ce supplément d'information", a-t-il ajouté. "Cela n'est donc aucunement l'expression d'une carence dans l'instruction, c'est une obligation procédurale à ce stade."

"Ce supplément d'information demandé par le parquet général, c'est la preuve qu'il y a encore des questions qui se posent dans ce dossier", estime Jean-Baptiste Alary, l'un des avocats de Cédric Jubillar, contacté par franceinfo. "Toutes les hypothèses n'ont manifestement pas été exploitées. Et tout n'a peut-être pas encore été fait", juge-t-il.

Les réquisitions du parquet général de demande de supplément d'information doivent être examinées le 18 janvier, en même temps que le recours contre l'ordonnance de mise en accusation de Cédric Jubillar déposé par ses avocats, devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Toulouse. Dans cette affaire sans corps, ni aveux, ni témoin, ni scène de crime, le peintre plaquiste, aujourd'hui âgé de 36 ans et incarcéré depuis juin 2021, nie toute responsabilité. Delphine Jubillar a disparu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.