Ce que l'on sait de la mort de Corentin, opéré de l'appendicite dans une clinique de Metz
L'enfant, âgé de 11 ans, est mort au lendemain de son opération à la clinique Claude-Bernard de Metz (Moselle). Le "Républicain Lorrain" évoque un "scénario noir" au bloc opératoire.
Admis à la clinique Claude-Bernard de Metz (Moselle) pour une banale appendicite, le petit Corentin n'a pas survécu : il est mort, dimanche 2 novembre, au lendemain de son opération. Ses parents ont porté plainte contre X dès le lendemain de son décès et l'Agence régionale de santé a diligenté une enquête médico-administrative pour tenter de comprendre comme une intervention courante a pu ainsi virer au drame.
Dans son édition du mercredi 11 novembre, le Républicain Lorrain raconte le "scénario noir" qui s'est déroulé au bloc opératoire le jour de l'opération de Corentin. Francetv info fait le point sur ce que l'on sait de la mort du jeune garçon.
Comment s'est déroulée l'opération ?
Arrivé à la clinique le vendredi, Corentin souffre alors de douleurs abdominales, raconte France Bleu : un scanner révèle un appendice enflammé. Le lendemain, l'enfant aurait été victime de deux incidents survenus coup sur coup lors de deux interventions différentes, d'après le Républicain Lorrain. Un premier chirurgien aurait d'abord pratiqué par coelioscopie : cette technique permet au chirurgien d'atteindre sa "cible" sans faire de grandes incisions, en introduisant dans le ventre des instruments longs et fins généralement robotisés, couplés à un système d'imagerie vidéo.
Il aurait alors provoqué une première hémorragie, en touchant l'aorte abdominale de l'enfant. Un spécialiste de la chirurgie vasculaire serait alors intervenu, mais il aurait touché le foie, en particulier l'artère hépatique, aggravant encore l'état du jeune patient, d'après le récit du quotidien régional. Un troisième chirurgien serait ensuite venu à la rescousse de ses confrères, en vain.
Une telle intervention est-elle risquée ?
L'opération dite "de l'appendicite" est considérée comme une intervention "bénigne", ce qui ne veut pas dire qu'elle dénuée de risques, selon les spécialistes. Il y a toujours des risques de "complication, même sur des cas a priori simples" avec, par exemple, un appendice situé anormalement, sous le foie, ou encore des risques liés à l'inflammation, explique à l'AFP Christian Boustiere , gastroentérologue à l'Hôpital Saint-Joseph de Marseille.
Le spécialiste évoque également des risques "minimes" liées à la coelioscopie, en particulier un risque de perforation de vaisseaux ou d'organes par des "trocarts", des instruments longs et fins qu'utilisent les chirurgiens, ou bien par des aiguilles.
Que dit le médecin ?
Interrogé par le Républicain Lorrain, le chirurgien responsable de l'opération de Corentin se dit "effondré", "anéanti" après la mort de son jeune patient, un "accident" selon lui. "Je suis en deuil, Monsieur, je pleure, ma femme pleure, mes enfants pleurent", explique le médecin, qui se refuse à commenter davantage les faits. L'homme est décrit comme un praticien "humain, à l'écoute et compétente" par le personnel de la clinique, interrogé par le quotidien régional.
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