Ce que l'on sait de la violente agression d'une femme âgée et de sa petite-fille à Bordeaux
Un "acte intolérable". Une septuagénaire et sa petite-fille ont été victimes, lundi 19 juin, d'une agression "d'une rare violence" à Bordeaux, a rapporté mardi le préfet de Gironde sur Twitter, ajoutant qu'un suspect avait été placé en garde à vue. L'homme, né en 1993, de nationalité française, est défavorablement connu des services de police et de justice pour des délits routiers et liés aux stupéfiants. Franceinfo vous résume ce que l'on sait de cette agression, dont des images ont circulé sur les réseaux sociaux.
L'agression a été filmée par un visiophone
Les faits se sont déroulés "aux alentours de 17h30", cours de la Martinique, dans le quartier des Chartrons. L'agression a eu lieu devant le domicile de la personne âgée de 73 ans, qui était accompagnée de sa "petite-fille âgée de 7 ans", a fait savoir Frédérique Porterie, procureure de la République de Bordeaux.
Sur une vidéo diffusée lundi soir sur Twitter par l'ancien maire Nicolas Florian (Les Républicains) et largement relayée sur les réseaux sociaux, on voit la fillette et sa grand-mère s'apprêter à rentrer dans leur immeuble. Mais lorsque la porte se referme, un homme, qui attendait à quelques mètres d'elles, met son pied dans la porte, tire violemment la grand-mère, qui se retrouve projetée sur le trottoir avec sa petite-fille, en pleurs. Il agrippe ensuite la fillette par le bras, la pousse pour ramasser quelque chose au sol, et s'enfuit alors qu'un chien sort de l'embrasure de la porte.
L'agression a été filmée "grâce à la présence d'un visiophone", précise la procureure dans son communiqué. Un voisin, témoin de la scène, a également fourni un signalement de l'auteur. Aux policiers sur place, la dame a déclaré "avoir été violentée par un homme qui aurait tenté d'enlever la fillette". "Les aboiements du chien auraient fait fuir le suspect", relève la procureure.
Les deux victimes "souffrent de contusions et d'abrasions", dit encore la magistrate, précisant qu'un "premier certificat médical a évalué l'ITT de la grand-mère à 4 jours". Celle-ci a pu quitter l'hôpital. Les deux victimes seront revues toutes les deux par un médecin légiste qui procédera à "une expertise complète et déterminera les conséquences psychologiques de cet acte d'une particulière violence".
Un suspect défavorablement connu des services de police
La description de l'auteur et de son véhicule ont permis aux policiers de la brigade anticriminalité de l'arrêter très rapidement, "à 18h30". L'homme, âgé de 29 ans, s'est montré "très agité et résistant lors de son interpellation". Il a immédiatement été placé en garde à vue pour "violation de domicile, tentative d'enlèvement et de séquestration, violences sur personne vulnérable et mineur de moins de 15 ans", ajoute la procureure. Pour l'heure, il nie les faits.
Placé sous tutelle, il a par ailleurs indiqué "être suivi au plan psychiatrique et être en rupture de traitement". Le suspect est défavorablement connu des services de police. Il a été condamné à quinze reprises, "principalement en lien avec du contentieux routier et des infractions à la législation sur les stupéfiants", précise le communiqué de la procureure.
"L'expertise ayant préconisé des soins psychiatriques", sa garde à vue a été levée mardi dans l'après-midi, d'après le parquet. "L'intéressé présente des troubles du comportement majeurs en lien avec une pathologie psychotique et schizophrène", note-t-il dans un communiqué. Sa garde à vue reprendra "dès lors que son état de santé le permettra".
La famille des victimes dénonce une "récupération politique"
Pierre Hurmic, maire écologiste de Bordeaux, s'est dit "extrêmement choqué par cette agression". "J'apporte mon soutien et mon empathie à cette grand-mère et sa petite-fille", a-t-il ajouté. Son prédécesseur, Nicolas Florian, a dénoncé des "images insupportables" et appelé "à la plus grande sévérité dans la réponse pénale". Le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a évoqué une "violence gratuite (...) qui illustre le besoin de sécurité pour les Français".
Plusieurs responsables d'extrême droite ont au contraire mis en cause la politique gouvernementale et l'immigration, bien que le suspect soit français. "Ces agressions sont quotidiennes et l'insécurité, aggravée par le chaos migratoire, devient endémique. Combien faut-il de vidéos comme celle-ci pour que le pouvoir réagisse ?" a ainsi tweeté Marine Le Pen. "Quelle horreur. Bordeaux aujourd'hui. Voilà ce qu'ils ont fait de notre pays. Français, réveillez-vous", a réagi Eric Zemmour sur le même réseau social.
Dans un communiqué transmis aux médias par Nadège Pain, leur avocate, la famille des victimes se dit "indignée par la récupération politique qui est faite de ce fait divers ainsi que l'utilisation médiatique des images sans son accord explicite et sans le moindre respect pour l'identité des victimes ou leur vie privée". "Il est parfaitement indécent de se servir de ce fait divers pour évoquer une origine ethnique ou de justifier des réformes pénales ou migratoires", ajoute la famille dans ce communiqué, saluant "le travail de la police" et "de la justice" qui ont appréhendé l'auteur présumé des faits "dans un très court laps de temps".
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