Mission flash sur les extractions de détenus : "On doit pouvoir en baisser le nombre", estime la députée de l'Isère Caroline Abadie

Les extractions de détenus, "130 000 l'an dernier, [...] sont des grands moments de vulnérabilité", pointe la députée Renaissance qui va co-diriger la mission.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Isère
Radio France
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Un fourgon de l'administration pénitentiaire. (NATHALIE COL / RADIO FRANCE)

"On ne peut pas continuer à mettre en danger nos personnels pénitentiaires [..] on doit pouvoir baisser ce nombre [d'extractions de détenus]", estime lundi 20 mai sur France Bleu Isère la députée (Renaissance) de la 8e circonscription de l'Isère, Caroline Abadie, qui va co-diriger une mission flash, après l'évasion mardi dernier de Mohamed Amra et la mort de deux agents pénitentiaires. Un autre député issu du groupe LR va être désigné "demain ou après-demain quand la commission se réunira", précise Caroline Abadie.

Selon la députée, "il y a énormément d’extractions. Il y en a eu 130 000 l’année dernière pour toute la France, et l’Auvergne-Rhône-Alpes a fait un million de kilomètres l’année dernière", décrit Caroline Abadie. Les extractions de détenus "sont des grands moments de vulnérabilité. Au-delà du côté matériel que le garde des Sceaux a bien entendu, on ne peut pas continuer à mettre en danger nos personnels pénitentiaires pendant un million de kilomètres ne serait-ce que pour l’Auvergne-Rhône-Alpes, on doit pouvoir baisser ce nombre", plaide l'élue.

Plus de visios, des véhicules banalisés

L’idée de sa mission flash est donc de "trouver des solutions pour baisser le nombre d’extractions". Parmi les déplacements, elle envisage de diminuer les rendez-vous chez le juge pour les remises en liberté. "Des situations assez ubuesques m’ont été remontées, où des détenus peuvent sortir tous les quinze jours parce qu’ils demandent par exemple des demandes de remise en liberté. Ils ont le droit de le demander tous les quinze jours, est-ce utile d’aller tous les quinze jours au tribunal ?" questionne la députée Renaissance.

"Nous allons voir s’il n’y a pas des manœuvres dilatoires, des choses où il n’est pas forcément indispensable d’être en présentiel, où la visio pourrait suffire, annonce-t-elle. Il y a des juges qui utilisent beaucoup la visio, en tout cas la proposent systématiquement. Le détenu peut la refuser, c’est le droit de la défense, mais il y a des juges qui ne la proposent pas nécessairement".

Autres pistes de réflexion : améliorer le port d'arme pour qu'il soit plus pratique en voiture et pas bloqué à la hanche avec un "holster posé sur la poitrine ou sur la cuisse"; transporter les détenus en véhicules banalisés "plus discrets, plus rapides", pour être moins vulnérables sur la route. "La banalisation des véhicules va être lancée sur notre région mais je pense que toutes les régions vont suivre. Les devis sont en cours", conclut l'élue. 

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