L'enquête sur les liens entre Amedy Coulibaly et les frères Kouachi progresse
Un témoin affirme avoir vu les trois hommes en compagnie d'Hayat Boumedienne deux semaines avant les attentats qu'ils ont perpétrés début janvier.
De nouveaux éléments ont émergé, lundi 9 mars, dans l'enquête sur les attentats perpétrés le 7 janvier dans les locaux de Charlie Hebdo à Paris, et le 9 janvier à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes. Comme le détaille France Inter, un témoin affirme avoir vu les frères Kouachi en compagnie d'Amedy Coulibaly et de sa compagne Hayat Boumedienne dans un hôpital d'Annecy (Haute-Savoie).
Une rencontre collective à Annecy, selon un témoin
Le témoin en question est une hôtesse d'accueil du Centre hospitalier Annecy-Genevois. Selon la radio, elle a alerté sa direction le 14 janvier, après avoir vu un reportage sur les terroristes. Elle affirme que, fin décembre, elle a d'abord vu le couple Coulibaly-Boumedienne se présenter à l'hôpital pour se rendre aux urgences. Un peu plus tard, deux hommes, les frères Kouachi selon l'hôtesse, demandent à voir la jeune femme en donnant son nom à l'accueil. Quand la recherche s'avère infructueuse, l'un des deux hommes dit à haute voix : "Elle a peut-être donné un autre nom." Une affirmation qui intrigue l'hôtesse.
Les frères Kouachi, Amedy Coulibaly et Hayat Boumedienne seraient ensuite repartis ensemble, la jeune femme lâchant au passage : "Ils sont cons dans cet hôpital". Pour l'heure, les enquêteurs restent prudents sur la véracité de cette visite à l'hôpital et des conclusions à en tirer. France Inter évoque une possible grossesse d'Hayat Boumedienne, et une consultation effectuée avant de fuir en Syrie.
Les frères Kouachi menaçants envers leurs proches
La station relaie également des témoignages de proches des frères Kouachi qui dépeignent des hommes aux idées extrêmes. Leur demi-sœur Salima affirme que Chérif et Saïd "menaçaient de faire sauter la maison de [ses] parents adoptifs si [elle] ne [se] convertissai[t] pas à l’islam". Un ami d'enfance de Chérif affirme que ce dernier disait à ses proches que "le vrai jihad se trouvait en Israël et pas dans les cités".
Chabane, le troisième frère Kouachi, explique enfin que ses frères, qu'il a croisés pour la dernière fois en janvier 2014, le "considèrent comme un traître" : "Ils m’ont encore demandé quand je deviendrais musulman. J'ai répondu que je ne serais jamais converti de force, ce qui avait le don de les agacer." Titulaire d'une licence de japonais, le jeune homme, placé en foyer en Corrèze comme ses deux frères, affirme qu'"ils ne peuvent pas dire qu’ils en sont arrivés là parce qu’ils étaient orphelins" : "Je le suis aussi, et je ne suis pas comme eux."
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