"Mon compagnon est mort assassiné" : les témoignages poignants des proches des dessinateurs de "Charlie Hebdo"
La compagne de Charb, un journaliste du magazine et l'un de ses collaborateurs étaient invités de plusieurs médias jeudi soir.
Des témoignages déchirants. Les proches des victimes ont réagi, jeudi 8 janvier, à l'attentat perpétré au siège de Charlie Hebdo qui a coûté la vie à douze personnes. Ils ont livré leurs pensées avec émotion.
Jeannette Bougrab : "Mon compagnon est mort assassiné parce qu'il dessinait dans un journal"
Jeannette Bougrab, ex-secrétaire d'Etat de Nicolas Sarkozy, était la compagne de Charb, directeur de Charlie Hebdo et dessinateur, mort lors de l'attaque du journal satirique. Très émue, elle a témoigné avec des sanglots dans la voix et n'a pas dissimulé sa peine, immense. "Il est mort la tête haute. C'était un soldat, et il mérite un milliard de fois d'être au Panthéon de ceux qui ont fait honneur à cette république."
"Ils méritent une cérémonie comme Malraux a pu faire pour Jean Moulin. Ils se sont battus pour des principes ou des libertés que nous avons oubliés. Ce sont des résistants", a-t-elle aussi déclaré sur BFMTV. "Charb est mort debout car il défendait la laïcité et l'esprit voltairien"
"J'ai le sentiment d'un immense gâchis", a-t-elle confié. Sur l'avenir du journal, elle a simplement précisé que "certains [membres de la rédaction] ne poursuivront pas l'aventure Charlie car ils sont terrorisés".
Patrick Pelloux : "Quand ils leur ont tiré dessus, ils travaillaient sur un journal antiraciste"
Lui est arrivé dans les locaux de Charlie Hebdo quelques minutes après l'attaque. L'urgentiste Patrick Pelloux, chroniqueur pour l'hebdomadaire satirique, a fait un récit déchirant du drame, dans l'émission "C à vous" sur France 5, également en début de soirée.
Le médecin reste confiant pour la relance de Charlie Hebdo. "Je pense qu'on va y arriver, c'est difficile, mais on va le faire." Il a aussi défendu la pérennité du journal, accompagné d'une des filles du dessinateur assassiné Georges Wolinski. Patrick Pelloux confie que le jour du drame, la rédaction travaillait sur un journal antiraciste et que "ça s'engueulait et ça s'aimait tout autant". "Quand ils leur ont tiré dessus, le débat de la semaine, c'était comment lutter contre le racisme." "Je peux vous en parler pendant des heures", ajoute-t-il.
Un portrait de Patrick Pelloux dressé par les dessinateurs est ensuite diffusé à l'antenne. L'urgentiste fond en larmes. Mais il dit aussi espérer que Riss, dessinateur de Charlie Hebdo blessé dans l'attaque, puisse à nouveau dessiner dans les jours prochains.
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