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Fouilles aléatoires, dispositif anti-drones, renfort policier : des mesures exceptionnelles pour assurer la sécurité du procès des attentats de janvier 2015

C’est un procès inédit qui s’ouvre le 2 septembre devant la cour d’assises spéciale de Paris : le procès des attentats de janvier 2015, dans des conditions de sécurité très particulières.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
Radio France
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Temps de lecture : 2 min
Le 27 août 2020, une vue de la salle où se tiendra le procès des attentats de janvier 2015 au palais de justice de Paris.  (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le mardi 2 septembre débute un procès hors norme à la cour d’assises spéciale de Paris. Celui des attaques de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes : le procès des attentats de janvier 2015. Il doit durer plus de deux mois, avec des victimes sous protection policière, des accusés à haut risque.

On attend plus de 500 personnes certains jours, dont près de 200 parties civiles, et une centaine d'avocats. Au fil des jours il y aura aussi les témoins, près de cent cinquante seront cités à l’audience, ainsi qu’une quinzaine d’experts. Des chiffres impressionnants, à la mesure de l’épaisseur du dossier qui compte plusieurs milliers de pages de procédure.

"Le fait de juger un procès de cette envergure avec cette connotation terroriste nous oblige, en lien avec les services de police, à prendre de nouvelles mesures qui se sont caractérisées notamment par un dispositif de sécurité interne renforcé", précise Stéphane Noël, le président du tribunal judiciaire de Paris.

Accès spécifiques pour les victimes et convois très encadrés pour les accusés

Au total, plusieurs centaines de policiers seront mobilisés tous les jours à l’intérieur et à l’extérieur du Palais. Des parcours d'accès spécifiques, à l’abri du public, sont prévus pour les victimes, notamment celles qui sont déjà placées sous protection policière. Stéphane Noël détaille les mesures prises : "Depuis le 16 août des fouilles de sacs sont menées de manière aléatoire pour toutes les personnes qui peuvent fréquenter le palais. Un renforcement de la sécurité aux alentours du palais aura également lieu, avec un dispositif spécifique anti-drones." 

Les accusés ont déjà été transférés dans deux prisons franciliennes pour les rapprocher du tribunal. Ils seront amenés et ramenés tous les jours par l’administration pénitentiaire, pour certains avec l’appui de la police. Un cortège renforcé notamment par des motards pour encadrer le convoi. 

Un procès filmé

Ce sera le premier procès terroriste filmé, plusieurs caméras ont donc été placées dans la salle d’audience. Pour retransmettre les débats dans les quatre autres salles prévues pour accueillir le public et la presse mais aussi pour laisser une trace explique le président du tribunal judiciaire de Paris : "Ce ne sont pas tous les procès qui sont enregistrés, ce ne sont pas tous les procès qui font l'objet d'une telle attention. Pendant ces deux mois il y aura donc un enregistrement qui aura vocation à devenir un outil de mémoire, à destination des historiens et des chercheurs qui beaucoup plus tard, s'intéresseraient à la manière dont la justice aura porté sont regard sur ces événements."

Toute cette organisation se déploie dans le contexte de l'épidémie de coronavirus. C'est d'ailleurs le gros point d’inquiétude pour ce procès : que quelqu’un ne tombe malade, surtout s'il s'agit d'un acteur essentiel du procès, dans ce cas-là l’audience pourrait être une nouvelle fois reportée. Le port du masque sera donc bien entendu obligatoire, et la distanciation physique devra être respectée à l’intérieur des salles.

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