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13-Novembre : mis à pied pour ne pas avoir participé à la minute de silence, un pompier des Landes attaque en justice sa hiérarchie

"Il voulait se recueillir seul. Mon client ne cautionne absolument pas les attentats", assure l'avocat du pompier.

Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Gascogne
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Temps de lecture : 2min
Le pompier travaillait à la caserne de pompiers de Roquefort (CAPTURE D'ECRAN GOOGLE MAPS)

Il avait été mis à pied pendant six mois pour ne pas avoir participé à la minute de silence organisée dans sa caserne le 16 novembre 2015, trois jours après les attentats de Paris et Saint-Denis. Un pompier de Roquefort (Landes) conteste lundi 4 juin, devant le tribunal administratif de Pau, la décision de sa hiérarchie, rapporte France Bleu Gascogne.

Une minute de silence respectée, "seul, en toute intimité"

L'homme exerce depuis 20ans dans le corps des sapeurs-pompiers. Son avocat, maître Frédéric Dutin, assure que son client a respecté une minute de silence en marge de celle organisée dans la caserne. "Il voulait se recueillir seul, en toute intimité, ce qu'il a fait. Mon client s'est associé au deuil national, il a respecté la minute de silence qui était préconisée en mémoire des victimes des attentats, mais il ne s'est pas joint à l'ordre donné par le chef de sa caserne, qui était de respecter cette minute de silence dans la cour, sous le drapeau en berne", explique l'avocat.

Que cela soit bien clair, mon client ne cautionne absolument pas les attentats, il condamne fermement ces atrocités, il ne faut pas qu'il y ait d'amalgames

Maître Frédéric Dutin

franceinfo

L'avocat conteste la légitimité de la procédure disciplinaire engagée contre son client. Il explique que le décret gouvernemental et l'arrêté pris par Manuel Valls, alors Premier ministre, ne précisait pas que la minute de silence devait être organisée de façon collective. "J'estime que l'ordre donné va au-delà de ce qui avait été décidé et prescrit au niveau gouvernemental, donc c'est un ordre illégal qui peut faire l'objet d'un refus", justifie Frédéric Dutin.

Le pompier demande 10 000 euros de dommages et intérêt au titre du préjudice subi, ainsi que 1 500 euros pour couvrir les frais de justice. Après avoir purgé sa sanction, il a été réintégré au sein du centre de secours de Morcenx, dans les Landes.

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