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Vidéo Attaque au couteau dans un lycée à Arras : "On fait le maximum pour être au plus près" des établissements scolaires, explique la porte-parole du ministère de l'Intérieur

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Temps de lecture : 5min
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Une attaque au couteau a fait un mort et trois blessés à la cité scolaire Gambetta-Carnot d’Arras (Pas-de-Calais).

Après l'assassinat d'un professeur de lettres dans un lycée du centre d'Arras, vendredi 13 octobre, Camille Chaize, la porte-parole du ministère de l'Intérieur a donné sur franceinfo les derniers détails sur ce drame qui a endeuillé la communauté enseignante, trois ans après la décapitation de Samuel Paty. 

franceinfo : Quel est bilan ce soir ? 

Camille Chaize : Le bilan est effroyable, ce professeur assassiné et deux autres personnels, enseignant et de la communauté éducative qui sont pris en charge dans un état d'urgence important. Et puis, [il y a] une cinquantaine de personnes impliquées. Elles ont été au plus près des évèvements et qui peuvent à tout moment ressentir un traumatisme pschychique et qui sont pris en compte par une cellule d'urgence médico-psychologique.

Ce bilan nous remémore Samuel Paty mais aussi les attentats qui nous avaient touchés en 2015-2016 et nous replonge, nous les forces de l'ordre, dans cette ultra-mobilisation que nous avions eue à l'époque et que nous avons remise en œuvre. [Comparé à l'assassinat de Samuel Paty], l'intervention de police était différente. Elle a eu lieu immédiatement. En quelques minutes, nos collègues sont intervenus pour éviter le périple meurtrier qu'on redoute tant.

Depuis trois ans, les choses ont évolué. Il y a maintenant entre établissements scolaires et les forces de l'ordre une grande proximité. Des exercices ont notamment été mis en place. Dès que le ministre de l'Intérieur et le ministre de l'Education nationale nous ont demandé de remonter les niveaux de surveillance d'un peu plus de 60 000 établissements scolaires. Cela a été grandement facilité par ces contacts que l'on a avec les établissements. C'est un engagement particulier. On fait le maximum pour être au plus près du terrain.

"On met en place des patrouilles, des équipes mobiles, fixes selon aussi les heures de sorties. On a aussi dans tous les commissariats, dans toutes les brigades territoriales, des référents établissements scolaires [qui peuvent ] ajuster le besoin de sécurité. Il y a aussi des patrouilles en civil."

Camille Chaize, porte-parole du ministère de l'Intérieur

à franceinfo


La cinquantaine de personnes impliquées, ce sont des témoins directs ? 

Oui, ce sont des personnes qui étaient soit présentes ou qui ont vu un certains nombres d'élements. Pour elles, il y a d'abord une stratégie de protection, de prévention des risques notamment psychologiques [d'où la présence] de cette cellule médico-psychologique, sollicitée par la préfecture. Des psychiatres, des psychologues ont été envoyés par le Samu. Ils vont rester plusieurs heures, plusieurs jours sur place pour que toutes les personnes qui souhaitent [les consulter] le puissent. Parfois, ce sont quelques heures, quelques jours après, qu'on peut ressentir ce besoin d'une suivi psychologique.

Ces personnes [impliquées] sont aussi entendues comme témoins par des officiers de police judiciaire qui sont sur place. Il y a cette action judiciaire qui est en cours. L'idée est d'arriver à interpeler et placer en garde à vue toutes les personnes qui de près ou de loin ont pu être impliquées, soit qui sont complices soit qui savent un certain nombre de choses. [Il faut aussi] réaliser des levées de doute. 

Emmanuel Macron a rendu hommage à l'enseignant tué en soulignant que la victime avait sans doute évité un drame plus important. C'est en effet ce qui s'est  passé ? 

Oui, le périple meurtier est toujours ce qu'on redoute, à savoir le terroriste qui continue à tuer à l'intérieur ou à l'extérieur [de l'établissement]. Il y a dans ces moments des ressorts psychiatriques, psychologiques, une rationalité particulière. On peut donc saluer une fois de plus la rapidité et le courage des forces de l'ordre pour cette intervention dont elles savaient qu'elles comportaient un risque imminent. 

Concernant le suspect, était-il en effet surveillé de près par les services de renseignement ? 

Les services de renseignement connaissaient cet individu. Il était fiché comme personne radicalisée comme plusieurs milliers [d'autres] d'ailleurs. Un membre de sa famille avait lui été écroué pour des faits que le procureur national antiterroriste détaillera. [Le suspect] faisait l'objet de techniques de renseignement, donc de dispositifs d'écoute et aussi de surveillance humaine qui permettait de le suivre de près.

Après, rien dans ces éléments ne laissait penser qu'un passage à l'acte était imminent. C'est toute la difficulté que l'on a sur la détection de personnes potentiellement dangereuses. C'est pour ça qu'on les suit, mais on ne sait pas si elles passeront à l'acte et [si oui] à quel moment. On a déjà eu ça en 2015 à Nice. [L'assaillant] est resté assis durant de longues heures sur un banc buvant de l'alcool et tout d'un coup, il s'est levé et a donné des coups de couteau à des militaires. Le moment du passage à l'acte est extrement complexe à détecter pour les services de renseignement.

Cet homme a-t-il été visé par un contrôle de police jeudi ?

Oui, c'est dans la même dynamique. Quand on a des personnes suivies par nos services de renseignement, il se peut qu'il y ait des techniques de police pour en savoir plus sur des intentions ou sur des éléments de contexte. [Ce contrôle a eu lieu] pour essayer d'en savoir plus et recouper un certain nombres d'éléments d'environnement. Mais à un moment, s'il n'y aucun d'élément ni dans les écoutes, ni dans les surveillances, comment détecter ce passage à l'acte ? C'est seulement dans cet esprit perturbé que quelque chose s'est passé aujourd'hui.

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