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Attaque au couteau à Paris : "Les malades psychiatriques sont rarement auteurs d'actes violents", tempère un psychiatre spécialiste du jihadisme

L'auteur de l'attaque au couteau à Paris samedi soir souffrait de troubles psychiatriques et avait arrêté les soins à la demande de ses médecins.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La police sécurisait le pont de Bir Hakeim dans le 16e arrondissement le 2 décembre 2023. (GAUTHIER BEDRIGNANS / HANS LUCAS)

"Les malades psychiatriques sont rarement auteurs d'actes violents", a souligné lundi 4 décembre sur franceinfo Fethi Benslama, psychanalyste, professeur honoraire à l’université Paris Cité et auteur du livre "Le saut épique ou le basculement dans le jihad" publié aux éditions Actes Sud. L'auteur de l'attaque au couteau à Paris samedi soir souffrait de troubles psychiatriques et avait arrêté les soins à la demande de ses médecins, selon le ministre de l'Intérieur. Gérald Darmanin souhaite que les autorités puissent dorénavant demander des "injonctions de soins". Aujourd'hui, cette décision peut être prise par un juge. Sur le plan mondial, "5 % des malades mentaux commettent des actes violents. C’est quelque chose qu'il faut avoir à l'esprit. On crée de nouvelles règles, de nouvelles lois pour peu de gens", a réagi Fethi Benslama.

Le suspect était soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique contrôlé par un médecin coordonnateur jusqu'en avril 2023, selon le procureur antiterroriste. Depuis cette date, il était suivi par la DGSI. "ll a vu le psychiatre au mois d'avril. Or, le contexte entre le mois d'avril et aujourd'hui a changé. Ce type de malade est très sensible au contexte. Ses troubles ont probablement augmenté avec le contexte de ce qui se passe à Gaza", a-t-il suggéré, même s'il souhaite rester prudent dans son analyse.

Pas de problème du suivi psychiatrique

Gérald Darmanin a pointé dimanche "un ratage psychiatrique" dans cette affaire. Fethi Benslama réfute le terme. "Le dernier psychiatre qu'il a vu, c’était au mois d'avril. Or, il y a un trou entre le mois d'avril et le moment du passage à l'acte", dit-il. Il regrette l’absence d’un "dispositif qui prévoit justement que pour cette personne ait une obligation de soins lorsqu'on observe chez quelqu'un un état qui fait craindre qu'il puisse passer à l'acte", a-t-il estimé. "On ne peut pas dire d'une manière générale qu'il y a eu un problème de suivi psychiatrique. Non, il y a un manque dans le dispositif du suivi", a-t-il nuancé.

Selon lui, il faut réfléchir au mode opératoire pour déclencher ce dispositif. "Qui va déclencher le processus à partir duquel il y a une injonction de soins ? Comment le juge va recourir à un psychiatre ou deux pour examiner la personne ? Le juge ne va pas décider tout seul", a-t-il affirmé.

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