Agression mortelle de Clément Méric : sept interpellations, dont l'auteur présumé du coup
Tout est donc allé très vite. Les enquêteurs ont "*rapidement disposé " de signalements précis et de photos, raconte une source policière. De témoignages directs de l'agression également. Certains des agresseurs présumés graviteraient bien autour du "noyau dur" des Jeunesses nationalistes révolutionnaires, ce qui reste tout de même "à affiner dans le temps de la garde à vue"* .
Quatre personnes ont d'abord été interpellées en région parisienne, à Saint-Ouen précisément. Trois hommes et une femme, âgés de 20 à 30 ans. Trois autres personnes ont été arrêtées quelques heures après. Tous sont actuellement en garde à vue dans les locaux de la 1ère DPJ, pour une durée de 48 heures. Toujours de source policière, ils gravitent tous "autour de Troisième voie" , un mouvement d'extrême-droite dont les JNR, son bras armé, assurent le service d'ordre.
Le ministre de l'Intérieur, a lui parlé de "plusieurs" interpellations. Manuel Valls a aussi salué "le travail rapide des enquêteurs du premier district de police judiciaire (de la préfecture de police de Paris, ndlr), de la BRI (brigade de recherche et d'intervention, l'antigang) et de la direction des renseignements de la préfecture de police sous l'autorité du procureur de la République " .
Clément Méric est décédé
Clément Méric, lui, a été déclaré officiellement mort jeudi en fin d'après-midi - il était en état de mort cérébrale à l'hôpital depuis mercredi soir, après avoir été violemment bousculé. Une source policière parle d'un coup, donné par un skinhead avec un poing américain. En tombant, la victime aurait heurté un plot.
Sur l'enchaînement des faits, la chronologie se précise doucement. Il y avait bien une vente privée de vêtements Fred Perry, une marque prisée de l'extrême droite, mais aussi des "antifa", les anti-fascistes. Manifestements, deux groupes se seraient vivement invectivés à l'intérieur de la boutique. Les vigiles ont, semble-t-il, fait sortir les jeunes d'extrême gauche et ont gardé avec eux quelque temps ceux d'extrême droite. Lorsque ces derniers sont enfin sortis, c'est là que l'agression a eu lieu.
L'indignation des politiques
A l'Assemblée nationale, les députés, silencieux, ont marqué un temps " de recueillement et d'indignation " , selon l'expression de Claude Bartolone. Au Sénat, c'est le Premier ministre qui a pris la parole. "J'ai demandé au ministre de l'Intérieur, j'ai demandé à la Garde des sceaux d'étudier toutes les possibilités qui permettront de tailler en pièces, en quelque sorte, de façon démocratique, sur la base du droit, ces mouvements d'inspiration fasciste et néo-nazie et qui font tort à la République " , a dit Jean-Marc Ayrault.
Si certains, dans l'opposition - Valérie Debord, Luc Chatel ou Rachida Dati -, dénoncent une tentative de récupération de la gauche de cette agression, le patron de l'UMP s'est rangé, lui, derrière cette idée de dissolution "des groupuscules extrémistes" s'exprimant par la violence.
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