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Les juges veulent la levée du secret défense dans l'affaire Merah

Selon RTL, les trois juges du pôle antiterroriste demandent à lire les fiches, notes de surveillance et dossiers établis sur l'auteur des tueries de Toulouse et Montauban par le Renseignement.

Article rédigé par franceinfo
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Capture d'écran d'une vidéo montrant Mohamed Merah et diffusée par France 2. (FRANCE 2 / AFP)

La question d'une faille des services du Renseignement ressurgit dans l'affaire Merah. Selon RTL mercredi 6 juin, les trois juges du pôle antiterroriste chargés de l'affaire souhaitent consulter les "fiches, notes de surveillance ou dossier individuel établi sur l'auteur des tueries de Toulouse et Montauban". Et pour cela, ils réclament la levée du secret défense. "Les documents devraient être transmis aux juges après avis de la Commission consultative du secret de la défense nationale", précise la station.

"Comment Mohamed Merah était-il surveillé ? Quelles informations sont remontées quand il a été repéré en novembre 2010 au Pakistan ? Qu'a-t-il dit au correspondant de la DCRI en novembre 2011 ?", telles seraient les interrogations des juges, d'après RTL.

Le tueur au scooter, mort lors de l'assaut du Raid le 22 mars sur son appartement toulousain, s'était rendu en 2010 et 2011 en Afghanistan et au Pakistan, notamment au Waziristan. Selon un ouvrage à paraître de deux journalistes de l'ExpressAffaire Merah, l'enquête, des services de renseignement occidentaux ont découvert que Mohamed Merah aurait été en lien avec "une organisation proche d'Al-Qaïda" dans cette région tribale du Pakistan.

Des parlementaires avaient conclu à l'absence de faille

Lundi déjà, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, avait ressuscité le débat et demandé une étude "sur ce qui a dysfonctionné" dans l'affaire.

La possibilité que Mohamed Merah, entendu en novembre 2011 par un agent de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) de Toulouse à la suite de ces voyages, ait été un indic avait été évoquée. Mais le patron du Renseignement intérieur de l'époque, Bernard Squarcini, avait démenti fin mars des liens avec son service.

Une délégation parlementaire avait conclu, le 4 avril dernier, qu'il n'y avait eu aucune faille de la part des Renseignements. Pour parvenir à cette conclusion, trois députés UMP, un député PS, trois sénateurs PS et un sénateur UMP avaient auditionné pendant deux heures et demie Bernard Squarcini, mais aussi le directeur général de la sécurité extérieure, Erard Corbin de Mangoux, ainsi qu'Ange Mancini, coordonnateur national du renseignement.

Les juges enquêtent sur un possible réseau

Les juges d'instruction chargés de l'affaire Mohamed Merah ont par ailleurs reçu mardi les familles des victimes juives du tueur au scooter. Après avoir tué un militaire le 11 mars à Toulouse, et deux autres le 15 mars à Montauban, le jeune homme avait abattu quatre personnes à l'école juive Ozar-Hatorah de Toulouse quelques jours plus tard.

Selon l'un de leurs avocats, Me Philippe Soussi, la recherche d'un réseau qui aurait aidé Mohamed Merah "fait partie des investigations", menées notamment au plan international.

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