Attentats de Toulouse et de Montauban : dix ans après, lutter contre le fanatisme reste "une obligation" pour Latifa Ibn Ziaten
Latifa Ibn Ziaten, présidente de l'Association IMAD pour la Jeunesse et la Paix et mère d’Imad Ibn Ziaten, la première victime de Mohamed Merah, s’exprimait sur franceinfo dimanche alors qu’Emmanuel Macron se rend dans la journée à Toulouse aux cérémonies de commémoration, dix ans après les faits.
Dix ans après les attentats de Toulouse et de Montauban, le regard et l'écoute des jeunes que rencontre Latifa Ibn Ziaten a "bien sûr" changé, a-t-elle expliqué dimanche 20 mars sur franceinfo. Mère de la première victime de ces attentats, Imad Ibn Ziaten, elle a fondé l'association Imad pour la jeunesse et la paix, qui porte un message de lutte contre le fanatisme.
"Quand vous entendez des jeunes vous dire 'si on a des personnes comme vous, madame, on ne deviendra pas comme ça, continuez, ne baissez pas les bras' c'est important", a-t-elle témoigné, avant de participer aux cérémonies à l'école juive Ohr Torah, à Toulouse, en hommage aux sept personnes assassinées par Mohamed Merah en mars 2012. Avec les autres familles, "on a un assassin en commun", a-t-elle expliqué.
️ Attentats de Toulouse et Montauban, dix ans après : "Chaque nouveau drame réveille la douleur mais je ne baisse pas les bras : il faut aller vers les jeunes, tendre la main et les aider", appelle Latifa Ibn Ziaten, mère d’Imad Ibn Ziaten, la première victime de Mohamed Merah pic.twitter.com/koC5O5kMyk
— franceinfo (@franceinfo) March 20, 2022
Relayer un message de tolérance est devenu pour elle "une obligation" qu'elle remplit "soit dans les écoles, dans les prisons, dans les foyers, avec les jeunes, les parents, auprès de tout public". En dix ans, d'autres attentats ont eu lieu en France, comme l'assassinat de Samuel Paty, en octobre 2020.
"Chaque drame qui arrive fait peur, réveille la douleur et dans le même temps, je ne baisse pas les bras parce qu'il faut travailler, il faut aller vers cette jeunesse."
Latifa Ibn Ziatenà franceinfo
"Malheureusement, il y a aussi tous ces messages qu'on entend à travers les médias qui font du mal à cette jeunesse, et qui me font aussi du mal à moi", a-t-elle déploré. "Quand j'entends 'musulmans et terroristes, c'est la même chose', ça veut dire que je suis une terroriste", a-t-elle ajouté. Or, "comment pourrais-je être une terroriste et donner mon fils pour servir la République ?"
Latifa Ibn Ziaten "arrive à encaisser et à comprendre, parce que les gens, pour gagner, ils font du mal, parce que la haine c'est facile". Mais "ce n'est pas comme ça qu'on gagne", a-t-elle lancé, à l'intention "des hommes qui parlent ainsi et qui se présentent pour être soi-disant président de la République".
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