Affaire DSK : le Quai d'Orsay dément avoir fourni des éléments à charge au procureur
Selon le quotidien Libération du 9 décembre, un accord avait été trouvé, le dimanche 15 mai, avec la défense de DSK pour une libération sous caution. Mais le procureur de New York aurait changé d'avis après des coups de fil en provenance de Paris.
Le gouvernement français a démenti, vendredi 9 décembre, les "allégations" de Libération sur l'incarcération de Dominique Strauss-Kahn dans la sinistre prison de Rikers Island, moins de quarante-huit heures après son arrestation à New York le 14 mai. "A aucun moment, le ministère n'a appelé le bureau du procureur", a renchéri le potre-parole du Quai d'Orsay. "L'affaire est close, nous ne pouvons donc pas en parler", a déclaré de son côté le bureau du procureur, Cyrus Vance, qui a abandonné fin août les poursuites pénales.
Les hauts fonctionnaires qui auraient passé ces coups de fil ont opposé un démenti formel à Libération. Le quotidien ajoute dans un article à paraître samedi que ces derniers parlent de "manipulations et d'informations inventées". Toutefois, ils suggèrent "qu'on a pu utiliser leur ligne de téléphone". Libération précise que "leurs noms apparaissent bel et bien dans le dossier Strauss-Kahn à New York".
Selon Libération, un accord avait été trouvé dimanche 15 mai pour une libération de DSK sous caution, mais le procureur de New York aurait changé d'avis au dernier moment. Les raisons ? D'après plusieurs sources interrogées par Libération, l'un des adjoints du procureur aurait reçu, dans l'après-midi du 15 mai, deux appels en provenance du ministère des Affaires étrangères et du ministère de la Justice français.
"Des éléments auraient alors été transmis sur l'affaire Tristane Banon, mais également sur une éventuelle implication de DSK 'dans une affaire de prostitution dans le nord de la France' ". Ce qui semble faire allusion à l'affaire de proxénétisme du Carlton de Lille.
Des informations "explosives"
Ces élements pourraient expliquer le revirement du procureur et la décision de la juge Melissa Jackson de garder DSK en détention, ce qui avait surpris à l'époque. La magistrate avait expliqué "avoir reçu des informations selon lesquelles [DSK] avait eu une conduite similaire à celle qui lui est reprochée par [Nafissatou Diallo] à au moins une autre occasion", sans donner plus de détails.
Si ces informations étaient avérées, elles seraient "explosives", explique Libération, qui souligne qu'elles constitueraient une violation du secret de l'instruction dans l'affaire de Lille.
Le mystère de la femme blonde bientôt élucidé ?
La mystérieuse femme blonde entrée au Sofitel le 14 mai avec Dominique Strauss-Kahn pourrait bientôt être identifiée. Selon Le Figaro, le commissaire Jean-Christophe Lagarde a évoqué une femme blonde, âgée de 40 ans. Elle serait américaine, mais parlerait bien français.
D’après le policier, elle aurait participé à deux parties fines avec le patron du FMI, lors de son séjour à Washington entre le 11 et le 13 mai. Le quotidien cite aussi le biographe Michel Taubmann, qui indique qu’il s’agirait d'"une amie proche de DSK, partenaire de libertinage (…) et non d’une prostituée".
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