WikiLeaks : Julian Assange suspendu à une nouvelle décision de justice sur son extradition

La Haute Cour britannique examine lundi les conditions de l’extradition demandée par les États-Unis. Washington poursuit Julian Assange depuis la publication d’informations confidentielles sur son site, il y a 14 ans. Il y révélait notamment des crimes de guerre.
Article rédigé par Richard Place
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Julian Assange bénéficie de soutiens dans le monde entier. Ici, un manifestant à Madrid brandit le 20 février 2024 une pancarte devant l'ambassade américaine : "On ne tue pas le messager". (THOMAS COEX / AFP)

Un prisonnier politique, c'est ainsi que les plus proches soutiens de Julian Assange le définisse. Le sort du fondateur de WikiLeaks se joue de nouveau lundi à Londres : deux juges doivent décider s'ils lui accordent un nouveau recours contre son extradition vers les Etats-Unis, qui veulent le juger pour une fuite massive de documents.

Dans sa cellule de la prison de Belmarsh à Londres, un établissement de haute sécurité, l'Australien de 52 ans ne purge aucune peine, puisqu'il n’a jamais été condamné. Ces cinq ans d'un combat judiciaire au Royaume-Uni érigé en symbole du combat pour la liberté d'informer par ses soutiens  ne vise qu’à lui éviter une extradition vers les États-Unis, où il risque de finir ses jours derrière des barreaux. Son seul espoir serait alors de saisir à temps la Cour européenne des droits de l'Homme pour faire suspendre son extradition.

Stella, son épouse, ne cache pas sa fatigue, son épuisement même face à ce qu’elle décrit comme un acharnement judiciaire. "Ça dure depuis plus de cinq ans. Julian est détenu dans la prison britannique la plus connue depuis tout ce temps. Les sept années précédentes, il était réfugié dans l’ambassade d’Équateur après un an et demi en résidence surveillée", retrace-t-elle.

"Chaque jour, depuis le 7 décembre 2010, il l’a passé dans une forme de détention."

Stella Assange

à franceinfo

"Cette date, c’est sept jours après la publication sur WikiLeaks des premiers câbles diplomatiques", précise son épouse.

Le Royaume-Uni veut la garantie qu'il ne sera pas condamné à mort

Avant de statuer, la Haute cour a demandé des garanties aux États-Unis, notamment sur le fait que Julian Assange ne peut pas être condamné à mort. Si les documents et les arguments américains font mouche, l’extradition sera validée et il n’y aura plus aucun recours possible au Royaume-Uni. Julian Assange pourrait être mis dans un avion destination les États-Unis dans les 24 heures.

Son camp essaiera un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme. Sans garantie sur le résultat, ni même sur la recevabilité de ce recours par la CEDH. Poursuivi pour avoir rendu publics à partir de 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan, le fondateur de WikiLeaks encourt aux États-Unis jusqu'à 175 ans de prison. 

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