Extradition de Julian Assange : "Aux États-Unis, un procès équitable n'est pas possible", assure l'un de ses avocats français

La justice britannique a demandé aux États-Unis de nouvelles garanties sur le traitement qui sera réservé au fondateur de Wikileaks en cas d'extradition. Ce dernier est poursuivi pour avoir publié des documents confidentiels. Il risque jusqu'à 175 ans de prison.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Julian Assange, à Londres (Royaume-Uni), en 2017. (JUSTIN TALLIS / AFP)

"On sait très bien qu'aux États-Unis un procès équitable n'est pas possible", a réagi mardi 26 mars maître Antoine Vey, l'un des avocats de Julian Assange, alors que la justice britannique a demandé dans la matinée aux États-Unis de nouvelles garanties quant au traitement qui serait réservé au fondateur de Wikileaks s'il était extradé. Si ces garanties ne sont pas suffisantes, le Royaume-Uni accorderait au fondateur de Wikileaks un dernier recours contre son extradition.

Selon son avocat, Julian Assange est "quelqu'un de très affaibli, qui est face à un précipice devant lequel on le présente de manière régulière, en disant du jour au lendemain, 'on peut vous mettre dans un avion, vous enfermer dans une prison dans laquelle vous ne verrez plus personne'". Selon l'avocat, sa santé est l'une des raisons qui ont poussé la justice britannique a demander de nouvelles garanties.

"On attend un sursaut des démocraties européennes"

Il estime que le système judiciaire américain est bien différent des systèmes européens, il est "bien plus complexe et peut conduire à des actes de torture et à une peine de mort". Maître Antoine Vey estime "qu'aux États-Unis, un procès équitable n'est pas possible" car "une fois sur le sol américain, personne ne pourra faire respecter les garanties qui ont été données".

"On attend un sursaut des démocraties européennes, parce que sinon, rien ne fera obstacle à ce que les États-Unis fassent de lui ce qu'ils en veulent", espère l'avocat, qui rappelle que le fondateur de Wikileaks est "une personne qui est poursuivie depuis près d'une dizaine d'années pour avoir révélé des crimes de guerre, pour avoir diffusé des informations qui sont vraies et pour avoir fait un travail de journaliste. Et, parfois, on déplore un peu que le sort de ce journaliste ne soit pas plus mobilisant dans l'opinion publique internationale".

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