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Quel avenir pour Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks ?

La Suède a abandonné vendredi les poursuites pour viol contre le fondateur de WikiLeaks. Désormais, trois scénarios s'offrent à Julian Assange, toujours réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres.

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
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Le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, au balcon de l'ambassade d'Equateur à Londres (Grande-Bretagne) le 19 mai 2017. (JUSTIN TALLIS / AFP)

Le poing tendu devant une poignée de supporters, Julian Assange est apparu, vendredi 19 mai, au balcon de l'ambassade d'Equateur à Londres, où il vit reclus depuis cinq ans afin d'échapper à une possible extradition. Le fondateur de WikiLeaks s'est réjoui d'"une victoire importante" : l'abandon en Suède des poursuites pour viol à son encontre.

Mais, après ce rebondissement spectaculaire, "la vraie bataille commence maintenant", a-t-il souligné. L'homme entend désormais "engager un dialogue" avec le département américain de la Justice et les autorités britanniques qui le menacent toujours. Voici les scénarios qui s'offrent à lui.

Julian Assange de Wikileaks salue une victoire importante
Julian Assange de Wikileaks salue une victoire importante Julian Assange de Wikileaks salue une victoire importante

Scénario 1 : il sort de son refuge... et se fait aussitôt arrêter, voire extrader

Après ce long isolement dans des conditions spartiates, Julian Assange rêve certainement de retrouver l'air libre. L'ennui, c'est qu'il serait aussitôt arrêté par la police britannique pour avoir violé, en 2012, les conditions de sa liberté sous caution. Vu qu'il a déjà enfreint son contrôle judiciaire, il risquerait d'être placé en détention provisoire. Julian Assange serait ensuite présenté devant un juge de Westminster, a confirmé le parquet à l'AFP. Il encourrait une peine allant d'une simple amende à un an d'emprisonnement. 

"Si Assange était détenu au Royaume-Uni, la Suède pourrait bien revoir sa décision puisque l'extradition deviendra d'un coup beaucoup plus facile", écrit le commentateur judiciaire David Allen Green sur Twitter. L'argument repose sur le fait que le parquet suédois a classé l'affaire uniquement parce qu'elle s'avérait trop compliquée et dispendieuse. Si le fondateur de WikiLeaks sortait de la protection que lui offre l'asile politique à l'ambassade d'Equateur, il serait beaucoup plus facile pour la justice suédoise de le récupérer. La procureure a confirmé que l'enquête pourrait être rouverte si Julian Assange se rendait en Suède avant la prescription des faits en 2020.

Mais Julian Assange redoute surtout d'être extradé vers les Etats-Unis, où il risque d'être poursuivi pour la diffusion de documents militaires et diplomatiques confidentiels. Son entourage craint qu'il ne soit traité aux Etats-Unis comme l'informatrice de WikiLeaks, Chelsea Manning, condamnée en cour martiale à trente-cinq ans de réclusion avant de voir sa peine commuée par l'ancien président Barack Obama et d'être libérée mercredi. De fait, le gouvernement Trump a affirmé en avril que l'arrestation de Julian Assange était une "priorité". Et, selon des médias citant des responsables américains, les Etats-Unis sont en train de monter un dossier d'accusation.

Scénario 2 : il reste à l'ambassade d'Equateur à Londres indéfiniment

Face à ces menaces et aux nombreuses incertitudes juridiques, l'Australien pourrait décider qu'il est plus prudent de rester à l'ambassade d'Equateur. Il fêterait donc le 19 juin ses cinq ans de réclusion dans cet immeuble de briques rouges situé dans le quartier chic de Knightsbridge, en face du magasin de luxe Harrods. 

Ceux qui lui ont rendu visite décrivent des conditions éprouvantes. Son appartement est petit. Il a un chat pour seule compagnie. Et seuls un four à micro-ondes, un tapis de course et une lampe à UV améliorent l'ordinaire.

Scénario 3 : il trouve refuge à l'étranger

Comme l'ancien consultant de la NSA Edward Snowden, qui s'est installé en Russie, Julian Assange pourrait trouver refuge dans un pays tiers. Guillaume Long, le ministre équatorien des Affaires étrangères a appelé sur Twitter le Royaume-Uni à lui accorder "un sauf-conduit", sans préciser où il pourrait se rendre.

Juan Franco, l'un des nombreux représentants légaux de Julian Assange à travers le monde, a quant à lui appelé le nouveau président français Emmanuel Macron à accueillir l'ex-hacker australien. Mais, il faut d'abord que Julian Assange en ait fini avec la justice britannique.

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