"Les conséquences de 10 ans de torture psychologique" : le père de Julian Assange inquiet pour sa santé, à l'approche de son procès
Le lanceur d'alerte Julian Assange, emprisonné à Londres, est menacé d'extradition vers les États-Unis. Son procès, qui s'ouvre lundi 24 février, est très redouté par ses proches, dont son père.
"C'était un homme d’une nature très douce, et il ne l'est plus vraiment." John Shipton sort du parloir de la prison de Penmarch, près de Londres, après une énième visite à son fils, Julian Assange. Un homme qu'il ne reconnaît plus ou presque. "Il souffre des conséquences de 10 ans de torture psychologique", soupire John.
Ce sont les mots d'un père inquiet pour la santé mentale et physique de son fils, à quelques jours d'une échéance qui s'annonce explosive. Le procès pour extradition de Julian Assange, le lanceur d'alerte et fondateur de Wikileaks, s'ouvre lundi 24 février, au Royaume-Uni. S'il est extradé vers les États-Unis, il risque 175 ans de prison, pour "espionnage".
Cette sentence, John Shipton n'ose pas l'imaginer, surtout après la lettre écrite dans la revue médicale britannique The Lancet par 117 médecins, de 18 pays différents. Les experts évoquent clairement un danger de mort. "Washington adorerait que Julian succombe à ces persécutions pour que ce soit une leçon pour tous les autres journalistes. Et les autres éditeurs, les autres médias. C’est un problème global", estime le père d'Assange.
C'est une guerre contre le journalisme que mène l’administration Trump
Jennifer Robinson, avocate de Julian Assangeà franceinfo
Jennifer Robinson, l’une des avocates de Julian Assange, a également cette impression que le procès qui va s'ouvrir n'est pas seulement celui de son client. Elle ne manquera pas de le dire dès l'ouverture de l'audience. "Nous allons évidemment mettre en avant les inquiétudes que la procédure d'extradition américaine fait peser sur la liberté de la presse. Ce sera un argument parmi d'autres, comme la nature politique de l’infraction dont on l’accuse, la nature politique de cette affaire", explique-t-elle.
En attendant le premier jour du procès, qui doit durer jusqu'au moins de juin, si ce n'est plusieurs années, le "clan Wikileaks" continue de se mobiliser. Le rédacteur en chef du site et le père de Julian Assange organisent à Paris, une réunion publique pour la défense des lanceurs d'alerte, jeudi 20 février, épaulés par l'organisation Reporters sans frontières. "Plus ils font pression sur Julian et plus ça me donne de la force", assure John Shipton.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.