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Tour de France, dopage, Jalabert... Lance Armstrong se confie

A la veille du départ de la Grande Boucle, le champion déchu de ses sept titres a accordé une interview au "Monde". 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Le coureur cycliste Lance Armstrong à Austin, au Texas (Etats-Unis), le 21 octobre 2012. (TOM PENNINGTON / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

"C'est impossible de gagner le Tour de France sans dopage." Dans une interview au journal Le Monde (en intégralité pour abonnés ici), vendredi 28 juin, Lance Armstrong, champion cycliste déchu de ses sept victoires sur le Tour de France pour dopage, s'explique, à la veille du début de la compétition.

L'Américain a accepté d'accorder une interview au Monde, mais ce n'était pas gagné, selon le quotidien. Pour le cycliste, le journal "avait définitivement été rangé dans 'le camp de la merde', coupable de ne pas croire à la trop belle histoire du miraculé du cancer qui triomphe à la seule force de son coup de pédale." Le quotidien poursuit : "Il a, de son propre aveu, d'abord pensé à nous répondre 'fuck off'. Avant de concéder que c'était 'une putain de bonne idée'".

Finalement, Lance Armstrong s'est donc livré au jeu des questions-réponses. Francetv info résume ses principales déclarations.

Sur le Tour de France

Sans surprise, l'interview du Monde commence par la Grande Boucle. "Le Tour de France est une épreuve d'endurance où l'oxygène est déterminant". "Pour ne prendre qu'un exemple, l'EPO ne va pas aider un sprinteur à remporter un 100 m, mais elle sera déterminante pour un coureur de 10 000 m. C'est évident", explique-t-il.

Lance Armstrong va-t-il regarder la 100e édition ? "J'essaierai de regarder la course à la télévision de temps en temps. Je vous mentirais si je vous disais que j'organiserai mes journées afin de pouvoir suivre les étapes", répond-il. Mais "je continue à aimer le Tour et tout ce que cela représente."

Pourtant, au journaliste qui lui demande s'il aurait aimé être présent pour la 100e course, il répond : "Non. Même si j'avais été invité, j'aurais préféré rester chez moi. Avec ma famille."

Sur le dopage dans le cyclisme

Après une question sur ses sept titres que l'Union cycliste internationale (UCI) lui a retirés - Armstrong se considère malgré tout comme le recordman de victoires sur le Tour - l'interview embraye sur le dopage dans la discipline. Et de lancer : "Je n'ai pas inventé le dopage. (...) C'est bien d'effacer mon nom du palmarès, mais le Tour a bien eu lieu entre 1999 et 2005, n'est-ce pas ? Il doit donc y avoir un vainqueur. Qui est-il ? Personne ne s'est manifesté pour réclamer mes maillots."

"Notre système [de dopage] était très simple, très conservateur, et pas maléfique, comme je l'ai entendu dans la bouche de l'Agence mondiale antidopage, entre autres. Il y a plein de preuves de ce que je dis et l'histoire montrera que tout ça n'était qu'une simple posture de l'Usada [Agence américaine antidopage] pour faire du buzz", ajoute-t-il. Plus loin, il complète : "Notre système était assez basique et sans risques." Armstrong dit avoir davantage eu peur de la douane et de la police que des contrôles antidopages.

"Le dopage existe depuis l'Antiquité et existera sans doute toujours. Je sais que ce n'est pas une réponse très populaire, mais c'est malheureusement la réalité", affirme-t-il encore.

Sur Laurent Jalabert

Concernant Laurent Jalabert, également accusé de dopage, notamment à l'EPO, lors du Tour 1998, Armstrong lance : "Ah, 'Jaja', avec tout le respect que je lui dois, il est en train de mentir. Il aurait mieux fait d'éviter de parler de Ferrari et de Citroën [devant la commission sénatoriale sur la lutte contre le dopage] car il sait très bien que Michele [Ferrari] était le médecin de la Once au milieu des années 1990."

Sur Nicolas Sarkozy

Même si le coureur cycliste reconnaît que Nicolas Sarkozy ne lui a jamais adressé de lettre après le retrait de ses titres, il dit : "J'apprécie vraiment 'Sarko' en tant qu'homme. Quand je dis cela, ça n'a rien d'une déclaration politique, c'est seulement une opinion personnelle. Il a toujours été cool avec moi."

Et des excuses

Dans cette interview où il ne mâche pas ses mots, Lance Armstrong s'excuse pour "la déception, et la colère (...) de ceux qui ont cru" en lui. "Je comprends parfaitement, et j'en suis profondément désolé. A bien des égards, je ne parviendrai jamais à réparer ça, mais je passerai ma vie à essayer." "J'ai été trop dur avec les gens", conclut-il.

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