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Affaire du Carlton : DSK était le "roi de la fête", selon les juges

Dans l'ordonnance de renvoi en correctionnelle de l'ex-patron du FMI pour "proxénétisme aggravé", les juges estiment qu'il n'était nullement question de "libertinage", mais d'"abattage'".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Dominique Strauss-Kahn au palais de justice de Paris, le 26 février 2013. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

Pour les juges d'instruction, ça ne fait pas l'ombre d'un doute : il n'était pas question de "libertinage" dans l'affaire dite du Carlton de Lille, mais d'"abattage". C'est ce qui ressort de l'ordonnance de renvoi en correctionnelle de Dominique Strauss-Kahn pour "proxénétisme aggravé", citée par Le Figaro mercredi 7 août.

Dans un communiqué diffusé le 26 juillet, Dominique Strauss-Kahn avait dénoncé une "instruction exclusivement à charge", même s'il "s'attendait à cette décision et se présentera donc sereinement devant le tribunal". Le parquet, bien qu'ayant requis un non-lieu en faveur de DSK, a décidé de ne pas faire appel du renvoi en correctionnelle de l'ancien patron du FMI et de treize autres mis en examen. 

La question des prostituées rémunérées

DSK a toujours affirmé ignorer que les femmes présentes aux parties fines auxquelles il avait participé, notamment à Paris et Washington, étaient des prostituées rémunérées. Dans leur ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel, les magistrats instructeurs lillois notent au contraire "qu'il n'était nullement question de libertinage, mais d''abattage' et de commandes de prestations".

"Les magistrats analysent alors le déroulement des soirées, qui ressemblent plus à de la 'consommation sexuelle', voire à un 'carnage avec un tas de matelas au sol', selon les expressions des jeunes femmes dans leurs dépositions", écrit Le Figaro.

L'organisation des soirées 

La présence à certaines soirées de couples extérieurs était davantage un "alibi", selon les juges, destiné à satisfaire DSK décrit en "roi de la fête". Pour les juges, "son ignorance n'est qu'un système de défense".

L'ancien patron du FMI "conservait la main sur la programmation des soirées, lesquelles ne s'organisaient qu'en fonction de ses disponibilités d'agenda", font encore valoir les magistrats, qui reprochent aussi à DSK la mise à disposition, pour ces soirées, d'un appartement dont il était "locataire de fait" : il aurait ainsi "accompli un acte matériel de proxénétisme".

La dissimulation de ces soirées

Les juges semblent penser que l'ancien ministre socialiste a sciemment cherché à dissimuler ses activités. Les magistrats relèvent notamment l'utilisation de termes comme "copines", "délégation de copines", "cadeau", "petite", "du matériel" dans des SMS de DSK échangés avec l'un des proxénètes présumés. 

Les magistrats notent aussi que l'ancien patron du FMI "multipliait les différents points de chute discrets en fonction de son emploi du temps", évoquant des hôtels et des locations. Enfin, ils estiment que DSK a tenté de "brouiller les pistes" en confiant une puce d'un téléphone qu'il utilisait à Fabrice Paszkowski, homme d'affaires nordiste, mis en examen pour "proxénétisme aggravé" et "abus de biens sociaux" dans cette affaire.

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