Affaire Sophie Le Tan : Jean-Marc Reiser a avoué avoir tué la jeune étudiante strasbourgeoise
L'étudiante de 20 ans avait disparu alors qu'elle allait visiter un logement à Schiltigheim, dans la banlieue de Strasbourg, le 7 septembre 2018.
Dans un communiqué, le parquet de Strasbourg indique mardi 19 janvier que "Jean-Marc Reiser a reconnu son implication dans le décès de Sophie Le Tan". L'homme de 58 ans a avoué le meurtre de l'étudiante, avaient appris France Bleu Alsace et franceinfo de sources concordantes, confirmant une information de BFMTV.
Principal suspect dans la mort de la jeune strasbourgeoise, il était déjà mis en examen pour enlèvement, séquestration et assassinat mais niait jusque-là les faits. Entendu mardi matin après la clôture du dossier d’instruction, Jean-Marc Reiser a reconnu des violences volontaires ayant entraîné sa mort, tout en disant ne pas avoir voulu la tuer. Il a également admis avoir démembré le corps.
Il a exprimé "des regrets sincères et une honte", selon l'un de ses avocats
Jean-Marc Reiser "reconnaît non pas une intention d’homicide, et encore moins de préméditation et d’assassinat, il reconnaît des violences volontaires qui ont entraîné le décès de Sophie Le Tan sans intention de la tuer", a déclaré à franceinfo l’un de ses avocats, Pierre Giuriato.
Alors que Sophie Le Tan s’était rendue dans l’appartement de Jean-Marc Reiser pour une visite immobilière, ce dernier a réfuté toute idée de piège pour attirer l’étudiante.
"C’est une visite d’appartement qui a mal tourné, et non pas un piège tendu par M. Reiser."
Pierre Giuriato, l'un des avocats de Jean-Marc Rieserà franceinfo
Jean-Marc Reiser a été entendu à sa demande ce mardi matin par la juge d’instruction afin d’avouer. "Il avait besoin" de faire ces aveux, a poursuivi Me Giuriato. "Il a exprimé à plusieurs reprises des regrets sincères ce matin, et une honte par rapport à ce qui s’est passé", a assuré l’avocat. Jean-Marc Reiser est soulagé "de s’être allégé de ce poids, de ce secret, de ce déni", a-t-il conclu.
"Jean-Marc Reiser a été obligé d’admettre l’incontestable", a réagi sur franceinfo Gérard Welzer, avocat de la famille de Sophie Le Tan, estimant que ses aveux allaient "aider au travail de deuil" des proches de la jeune femme. "Il faut saluer le travail énorme des policiers, des magistrats de Strasbourg, des magistrats de Colmar, et Reiser avait peu de choix, a expliqué l’avocat. C’est parce que la justice a bien fonctionné, c’est parce que les volontaires ont travaillé que M. Reiser, aujourd’hui, acculé, a été obligé d’admettre l’incontestable."
"On est surpris mais on n’est pas soulagés."
Gérard Welzer, avocat de la famille de Sophie Le Tanà franceinfo
"Pour la famille, on a retrouvé le corps de Sophie, le travail de deuil a pu un peu débuter, on connaît une part de la vérité, ça aide aussi au travail de deuil, a poursuivi Me Welzer. Maintenant, il faut que le procès ait lieu et il faut que le traumatisme subi par cette famille puisse petit à petit être atténué par le travail de deuil", a estimé maître Welzer, espérant que Jean-Marc Reiser en dise un peu plus lors du procès.
Dans un communiqué, le parquet de Strasbourg indique que "Jean-Marc Reiser a reconnu son implication exclusive dans le décès de Sophie Le Tan" devant la juge d’instruction, devant laquelle il avait demandé à être entendu. Le décès est survenu dans l’appartement du suspect le jour de la disparition de la victime, précise le parquet. Jean-Marc Reiser "a également admis avoir démembré le corps de la victime afin d’en faciliter le transport puis l’avoir dissimulé en forêt". "L’information judiciaire se poursuit au vu de ces nouveaux éléments", ajoute le parquet.
Des traces de sang au domicile du suspect
Jean-Marc Reiser avait été arrêté en septembre 2018 quelques jours après la disparition de l'étudiante de 20 ans qui avait répondu à une annonce immobilière mise en ligne par le suspect. Plus d'un an après sa disparition, le squelette incomplet de Sophie Le Tan avait été découvert fin octobre 2019 dans une forêt vosgienne, à Rosheim (Bas-Rhin), où le suspect se rendait régulièrement. D'importantes traces de sang de la jeune femme avaient été retrouvées chez le suspect, ainsi que des traces de son ADN sur le manche d'une scie.
Dans un premier temps, il avait assuré ne jamais avoir vu Sophie Le Tan, avant de revenir sur ses déclarations et affirmé que l'étudiante s'était blessée à la main et qu'il lui avait proposé de se soigner avant qu'elle reparte.
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