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"Non, ce n'est pas possible !" : Stupeur à Aumontzey après la mise en examen de deux membres de la famille du petit Grégory Villemin

Le grand-oncle et la grand-tante du petit Gregory Villemin ont été mis en examen vendredi 16 juin pour enlèvement et séquestration suivis de mort. Dans la petite commune d'Aumontzey, où vivent les membres de la famille Villemin, beaucoup sont stupéfaits. 

Article rédigé par Grégoire Lecalot, franceinfo - Edité par Cécile Mimaut
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Aumontzey est une nouvelle fois divisé par l'affaire Grégory. Certains, comme le maire, Philippe Petitgenet (ci-contre), doutent de l'implication de Marcel et Jacqueline Jacob, 72 ans, mis en examen et écroués. (PATRICK HERTZOG / AFP)

Après 48 heures de garde à vue, le grand-oncle et la grand-tante du petit Gregory Villemin ont été mis en examen vendredi 16 juin pour enlèvement et séquestration suivis de mort. Ils ont été écroués.

"Les personnes qui ont participé à l’enlèvement" du petit garçon de 4 ans, retrouvé mort, pieds et poings liés, dans les eaux de la Vologne, le 16 octobre 1984, "sont les auteurs du crime", a dit le procureur général. Jean-Jacques Bosc a aussi précisé que Marcel et Jacqueline Jacob "ne présentent pas, en l’état, d’alibi qui soit confirmé ou étayé". Les époux Jacob eux nient toujours toute participation aux faits reprochés.

Des retraités "impliqués dans la commune" 

Ce  sont de nouvelles analyses d’écritures et l’exploitation d’un logiciel  d'analyse criminelle (Anacrim) qui ont permis aux enquêteurs de la gendarmerie de relancer l'affaire, 32 ans après ce meurtre jamais élucidé. Dans le village de la famille Villemin, c’est la stupeur.

A Aumontzey, 450 habitants, tout le monde se connaît plus ou moins. Et le maire délégué, Philippe Petitgenet, connaît tout le monde. Notamment Jacqueline et Marcel Jacob, ces deux retraités septuagénaires qui vivent dans une maison mauve en lisière de forêt, sur les hauteurs du village. Il n’est pas convaincu par leur mise en examen dans l’affaire Grégory. "On met en examen des gens sur des bouts de papier, ils n’ont jamais réussi à rien prouver jusqu’à présent, ça m'agace."

On les connaît forcément bien, ce sont des gens impliqués dans la commune. Pour moi, jusqu’à preuve du contraire, ce sont des gens biens.

Philippe Petitgenet, le maire

à franceinfo

La famille des Jacob ne peut pas y croire

Les Jacob sont décrits par leurs voisins comme un couple discret. Elle, "une femme d’intérieur", dit une voisine. Lui, "un passionné de vélo" parcourant les routes en tenue cycliste. Son frère aîné, René Jacob, lui téléphone tous les mercredis. Ce vieil homme qui connaît toutes les familles du drame et a reçu Grégory plusieurs fois chez lui ne peut pas croire son frère impliqué. "Ils font erreur. Je vous dis que ce n’est pas mon frère, il est trop froussard. S'il a une épine, il va tout de suite au docteur, il a peur de mourir. Non, ce n’est pas son genre". 

C’est pas eux. Je ne pense pas qu’ils aient fait des choses pareilles, c’est tout.

Daniel Thuriot, le frère de Jacqueline Jacob

à franceinfo

Bien qu’un peu moins proche de sa sœur Jacqueline, Daniel Thuriot n’y croit pas non plus.  "Moi je pensais qu’après la garde à vue on allait les relâcher. C’est ma sœur, c’est mon beau-frère, pour le reste, on ne vit pas avec les gens mais ce n’est pas pensable, pas des choses comme ça." 

Impossible d'imaginer l'impensable

Agnès est une ancienne collègue de travail de Jean-Marie Villemin, le père de Grégory, à auto-coussins. Elle aussi attendait de savoir mais finalement, ces mises en examen soulèvent encore plus de questions, explique-t-elle. "C’est choquant quand même parce que si la famille est mêlée… Je ne le conçois même pas. Et puis garder un tel poids, un tel secret pendant autant d’années sans rien dire ? Comment ces gens-là peuvent faire ? Comment ils peuvent vivre avec ça et arriver à dormir ?... Non, ce n’est pas possible!"

Les Jacob ont été provisoirement incarcérés en attendant une décision de la justice sur leur détention ou leur placement en liberté conditionnelle. Décision attendue la semaine prochaine.

A Aumontzey, le reportage de Grégoire Lecalot

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