Affaire Grégory : "C'est normal de redemander des expertises régulièrement pour bénéficier des avancées de la science", estime l'avocate de la famille d'Estelle Mouzin

"C'est normal de redemander des expertises régulièrement pour bénéficier des avancées de la science", a estimé vendredi 22 mars Corinne Herrmann, avocate notamment d'Éric Mouzin. À la demande de la famille du petit Grégory Villemin, la justice va ordonner de nouvelles expertises, 40 ans après avoir trouvé le corps de l'enfant dans la Vologne (Vosges).

De nouvelles expertises ADN vont être effectuées notamment sur les cordelettes qui entravaient les mains et les pieds du petit Grégory, mais également sur les lettres anonymes reçues par la famille. "La police scientifique évolue à une vitesse que l'on ne peut pas imaginer quand on n'est pas spécialiste", souligne-t-elle.

Chercher la vérité, "un devoir"

L'enquête des gendarmes à l'époque avait été mise en cause, notamment sur la façon dont les éléments matériels avaient été récoltés et conservés : "Qui ne tente rien n'a rien", dit-elle. "Effectivement à l'époque, on faisait les choses autrement. On a même pu avoir des personnes qui ont les scellés dans les mains et qui ont pu les polluer. Néanmoins, il faut chercher", affirme-t-elle.

Dans cette affaire si particulière qui tient en haleine la France depuis des décennies, continuer la recherche de la vérité est, selon elle, "un devoir vis-à-vis de cette famille parce que la justice a vraiment dysfonctionné dans ce dossier", estime Corinne Herrmann. La justice le doit "un peu à nous tous, parce qu'on suit cette affaire depuis si longtemps et donc il faut tenter", a-t-elle ajouté.