Affaire Boulin : une partie des scellés judiciaires a disparu
C'est lors d'un audition au Palais de Justice de Paris ce matin, que la fille de Robert Boulin et son avocat ont appris que leur demande de réouverture d'enquête avait été à nouveau rejetée.
Pour Fabienne Boulin-Burgeat, la mort de son père, le 30 octobre 1979, a tout d'un assassinat politique. Pourtant, officiellement, c'est la thèse du suicide par absorption de barbituriques qui a été retenue. Robert Boulin avait été retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet, dans 50 cm d'eau, après avoir été mis en cause dans une affaire immobilière à Ramatuelle.
Convaincue du caractère suspect de la mort de son père, Fabienne Boulin-Burgeat avait donc déposé le 23 mars dernier une demande de réouverture d'enquête. L'enquête initiale avait retenu le suicide, à cause de huit lettres envoyées la veille de sa mort par le ministre à des médias et des personnalités. Lettres dont l'analyse ADN serait aujourd'hui possible. Son avocat comptait demander des expertises génétiques sur les timbres notamment, afin de déterminer si le ministre était bien à l'origine de ces courriers.
Or, les scellés contenant ces lettres ont été égarés, apprend-on aujourd'hui du procureur général de Paris. Ainsi qu'un tome de la procédure. L'avocat de Fabienne Boulin-Burgeat, Maître Olivier Morice, a immédiatement annoncé qu'il allait assigner l'État en responsabilité pour dysfonctionnement du service public.
La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie quant à elle a ordonné, ce matin, une inspection des services judiciaires.
Cécile Quéguiner avec agences
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