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Affaire Bettencourt : Nicolas Sarkozy soutient Eric Woerth

Après François Fillon hier, c'est au tour de Nicolas Sarkozy d'apporter son soutien à l'ancien ministre du budget pris dans la tourmente de l'affaire Bettencourt. Eric Woerth se dit victime d'une chasse à l'homme. L'opposition multiplie les critiques et appelle à une clarification.
Article rédigé par franceinfo
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Le président Nicolas Sarkozy a pris ce samedi la défense de son ministre Eric Woerth, en position délicate depuis les révélations
sur la situation fiscale de Liliane Bettencourt. "Le président de la République n'a strictement rien à reprocher à Eric
Woerth. On ne peut rien lui reprocher. C'est un excellent ministre", selon l'Elysée.

Mais les appels à la clarification et à la transparence se multiplient à l'adresse d'Eric Woerth après dix jours émaillés de révélations et de
rebondissements dans cette affaire.

"Depuis une semaine maintenant, on voit se succéder des
affirmations et des contre-affirmations, ce qui hier était
totalement inconnu du ministre se révèle aujourd'hui
parfaitement connu (...) Franchement, on est là dans une
situation qui est très préoccupante", a jugé la députée
socialiste Marisol Touraine sur notre antenne.

Sans appeler à la démission d'Eric Woerth, le PS estime que
la crise politique le fragilise en pleine réforme des retraites. "Il appartient au président, au Premier ministre et à Eric
Woerth de savoir s'il peut mener une réforme dure", dit Pierre
Moscovici dans le Journal du dimanche.

Vendredi, au lendemain d'une journée de forte mobilisation
contre la réforme des retraites, François Fillon a redit sa
"totale confiance" à Eric Woerth, jugeant "manifestement"
inexactes les accusations dont fait l'objet l'ancien ministre du
Budget.

"J'ai un peu l'impression d'être l'objet d'une chasse à
l'homme", déclare Eric Woerth dans le JDD, démentant une fois de
plus avoir eu connaissance de la situation fiscale de Liliane
Bettencourt, qui a confirmé avoir près de 78 millions d'euros
placés en Suisse.

La tourmente s'est amplifiée hier, avec une cascade de
communiqués

Soupçonné par l'hebdomadaire Marianne d'avoir étouffé le
volet fiscal de l'affaire Bettencourt, le procureur de Nanterre,
Philippe Courroye, a indiqué avoir alerté le fisc dès janvier
2009, date à laquelle Eric Woerth était à Bercy et donc chargé de la lutte contre la fraude fiscale.

Mais, selon l'entourage du ministre, il s'agissait de la
situation fiscale de François-Marie Banier, le protégé de
Liliane Bettencourt, qui doit comparaître la semaine prochaine
pour "abus de faiblesse" devant le tribunal de Nanterre. Eric Woerth a répliqué en annonçant avoir lui-même demandé
un contrôle fiscal du photographe et en réclamant l'intervention
de "tiers extérieurs" pour prouver qu'il n'avait pas entravé de
procédure concernant Liliane Bettencourt.

Le président de la commission des Finances de l'Assemblée,
le socialiste Jérôme Cahuzac, a fait savoir samedi qu'il était
prêt à procéder à une enquête tout en précisant qu'il serait
tenu au secret fiscal.

"Il ne s'agit pas, comme le souhaite Eric Woerth, de savoir
s'il a empêché une enquête fiscale sur Mme Bettencourt, mais de
savoir pourquoi il n'en a pas déclenché une après les
informations transmises par le parquet", souligne Pierre
Moscovici dans le JDD.

Pour le dirigeant du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon,
"Eric Woerth est contraint de clarifier rapidement les choses,
c'est entrain de tourner à l'affaire d'Etat".

Les critiques ne viennent pas seulement des rangs de
l'opposition

Alain Madelin, ancien ministre des Finances, a estimé en
début de semaine que le conflit d'intérêt était constitué dans
l'affaire Woerth.

"S'il n'y a pas une clarification très rapide par le Premier
ministre, le gouvernement perdra toute crédibilité", estime pour
sa part le député souverainiste Nicolas Dupont-Aignan.

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