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Violences urbaines : "Les commerçants sont à bout de souffle", alerte le président de CCI France

Selon Alain Di Crescenzo, tous les types de commerces sont touchés par les violences urbaines survenues après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le volet roulant brûlé d'un bureau de tabac après une nuit d'émeutes, à Talence (Gironde), le 1er juillet 2023. (ROMAIN PERROCHEAU / AFP)

"Les commerçants sont à bout de souffle", a alerté lundi 3 juillet sur franceinfo Alain Di Crescenzo, président de CCI France, l'assemblée des Chambres de commerce et d'industrie, après les six nuits de violences urbaines survenues après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre, qui ont touché de nombreuses villes en France.

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"Si on ne vient pas en soutien massif auprès de nos commerçants, ils ne vont pas s'en remettre", affirme Alain Di Crescenzo. Il décrit des personnes "qui souffrent, des commerçants qui pleurent". "Cela fait cinq ans que ça dure", rappelle le patron de CCI France.

"On a eu la crise des 'gilets jaunes'. On a eu la période Covid, la crise ukrainienne, l'inflation, les difficultés des matières premières, la réforme des retraites avec des manifestations."

Alain Di Crescenzo, président de CCI France

à franceinfo

Selon Alain Di Crescenzo, tous les types de commerces sont touchés par les violences, "articles de sport, vêtements, magasins d'optique, magasins alimentaires, buralistes" : "On a dénombré plus de 250 débits de tabac qui ont été vandalisés et à peu près 200 centres commerciaux et 250 centres agences bancaires."

"Certains commerces ont bousillé leur saison"

Dans les départements touchés, les CCI ont ouvert "des cellules de crise" pour accompagner les commerçants, ainsi que "du soutien psychologique, parce qu'on constate que les gens sont à bout de nerfs. Il faut absolument qu'il y ait des professionnels qui leur parlent, pour qu'ils puissent être soignés". Dans beaucoup d'établissements, les patrons se retrouvent "sans stock, il n'y a plus rien. Ça veut dire que, clairement, certains commerces ont bousillé leur saison".

Alain Di Crescenzo prend l'exemple de Marseille où l'on enregistre environ "20% d'annulations de nuitées, de repas au restaurant, ce qui est excessivement dangereux et sensible dans la période que nous vivons". Selon CCI France, "si ces commerçants loupent la période des soldes, ça va être dramatique". Pour que ces établissements puissent redémarrer, il faut "réparer le plus vite possible pour approvisionner", mais aussi "avoir le courage et la force de reprendre l'activité".

"Le commerce, c'est 20% de l'emploi en France, et en termes de chiffre d'affaires, c'est 30% de l'activité marchande de notre pays, ajoute Alain Di Crescenzo. C'est fondamental de les soutenir."

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